Toledo, le 5 octobre 2023
Introduction
Mick West a cité un livre, et j’ai souhaité en savoir plus.
Mes amis, sans même l’imaginer, je me suis retrouvé propulsé dans un extraordinaire voyage dans le passé, qui m’a permis de comprendre un nombre invraisemblable de choses, comme par exemple la source de nombreux narratifs actuels, les concepts « modernes » que nous utilisons aujourd’hui, et le travail déjà très conséquent effectué par le passé.
Cela n’étonnera en rien les Ufologues traitant ce sujet depuis de nombreuses années, mais pour les plus nouveaux, cela sera sans doute une source d’étonnement.
La première édition de ce livre date de 1952, mais j’ai retrouvé en version libre de droit une édition datant de 1963. Elle se trouve sur Gutenberg :
https://www.gutenberg.org/files/66639/66639-h/66639-h.htm
J’ai traduit certains passages qui m’intéressaient. Naturellement, l’idéal est que vous lisiez par vous-même ce livre et en tiriez vos propres conclusions.
Mais c’est un MASTERPIECE. Peut être même le premier livre que devrait lire toute personne s’intéressant à l’ufologie.
En faisant d’autres recherches, je suis tombé sur un autre document, archivé cette fois si à la CIA, dont l’extrait complète cet ouvrage.
Mes commentaires, comme d’habitude, à la fin. Bonne découverte.
The World of Flying Saucers (Le monde des soucoupes volantes)
The World of Flying Saucers (Le monde des soucoupes volantes)
A SCIENTIFIC EXAMINATION OF A MAJOR MYTH OF THE SPACE AGE
Donald H. Menzel AND Lyle G. Boyd / Edition 1963
Table des matières
i. LE MONDE DES SOUCOUPES 1
Les rapports d’OVNI et l’armée de l’air – Le point de vue des scientifiques – La question des « preuves » – Les différents types d’OVNI – Les descriptions d’OVNI – Un « guide Baedeker » du monde des soucoupes
ii. LO ! 13
Les neuf disques d’Arnold – Le mystère du Grand Shaver – Les fragments de l’île Maury – La science-fiction adopte les soucoupes – Mirages ou nuages de vagues ?
iii. LES OVNIS AÉRIENS : DES BALLONS AUX BULLES 31
La tragédie de Mantell – Une solution probable de l’affaire Mantell – Une radiosonde au-dessus de la Virginie – Les OVNIs de Skyhook et de Pibal – Le « Dogfight » de Guantánamo – L’OVNI de Wallops Island – Les ballons météorologiques et les soucoupes – Les OVNIs en plastique et la « pile de pièces » – Les avions à réaction et les traînées de condensation – L’affaire Killian – … Cerfs-volants et bulles de savon
iv. LES CIEUX ÉTOILÉS : ÉTOILES ET PLANÈTES 60
Le mirage de Sirius – L’atmosphère déformante de la Terre – La « fille à fouetter » des soucoupes – Le cas Ryan – Vénus, étoile du matin – Vénus, étoile du soir – Les lumières tournantes du Japon – Les OVNIs et l’opposition de Mars – Le « Dogfight » de Gorman – Un simple ballon – Jupiter à travers une traînée de jetsviii
v. HORS DU CIEL : MÉTÉORES ET BOULES DE FEU 88
Les pierres du ciel – Les courants et les pluies de météores – Les boules de feu vertes – Les météores dans les archives – Les faussetés sur les météores – Les faits sur les météores – Les boules de feu inhabituelles – Les grandes processions de météores – Les Chiles – L’observation de boules de feu – D’autres OVNIs enflammés
vi. LUMIÈRES VIVANTES 118
Les hiboux lumineux de Norfolk-Les choses qui brillent dans l’obscurité-Les mouettes en tant qu’OVNIs-Les lumières de Lubbock-Les photos de Lubbock-Autres OVNIs ailés-Les films de Tremonton
vii. PANIQUE 133
Le développement d’une panique – L’OVNI du chef scout – Un monstre en Virginie Occidentale – Le groupe de scientifiques civils
viii. LES FANTÔMES SUR LE RADAR 145
Le radar comme révélateur – Le principe du radar – La météo et les échos radar – L’affaire Kinross – L' »invasion » de Washington, D.C. – Expériences radar à Washington – Rapports radar-visuels « simultanés » – « Fantômes » et « anges » sur le radar – L’observation de Rapid City
ix. LES CHAMPS E-M ET G AU PAYS DES UFOS 172
Tempête au Texas – Le phénomène de la foudre en boule – Soucoupes E-M et non E-M – Les visiteurs saturniens – La surveillance par des œufs volants – La force électromagnétique miraculeuse de l’OVNI – Effets et causes – Les champs G et la propulsion des OVNI – Le mythe des champs G – Électricité, magnétisme et gravité
x. CONTACT ! 198
Terriens et extraterrestres – Les « contactés » – Les voyages d’Adamski – La photographie et les OVNI – Le canular de l’île des amoureux – La soucoupe de l’île de Trindade – Le ministère de la Marine brésilien – Le club de chasse aux sous-marins d’Icarai – Les photographies de Trindade – Le projet Ozma
xi. CHEVEUX D’ANGE, CRÊPES, ETC. 219
Cheveux d’ange et araignées-Autres variétés de cheveux d’ange-Les crêpes du Wisconsin-Le pont de la lune-Les « morceaux de soucoupes »-La pluie d’argent au Brésil-Autres fragments mystérieuxsix
xii. EFFETS SPÉCIAUX 238
Le rôle des coïncidences inhabituelles – Le problème des lumières inconnues – La cage des oiseaux volants du Michigan – Les OVNIs par réflexion – Les chiens dans l’Utah et en France – Les taches lumineuses sur les films – Les lumières inconnues sur les avions – Les invasions en Californie – Le cas de la baie de Chesapeake – Une explication possible des disques de Nash-Fortenberry – D’autres OVNIs en formation « en pile » – Les rectangles de Tombaugh.
xiii. ENQUÊTEURS : ARMÉE DE L’AIR ET CIVILS 271
L’étude officielle des OVNIs – Les groupes civils de soucoupes – NICAP – Le fantasme de la « conspiration » – OVNI à Sheffield Lake, Ohio – « Le rapport Fitzgerald » – L’ouverture d’esprit
Préface (Résumée)
Depuis longtemps, en tant que scientifiques et amateurs de science-fiction, nous avons été intéressés par les voyages spatiaux. Entre 1947 et 1952, face à la hausse des rapports sur les objets volants non identifiés (OVNIs), Donald H. Menzel (D.H.M.) a collecté et étudié les informations disponibles sur ces observations. Il en a rapidement conclu que ces soucoupes volantes n’étaient pas extraterrestres, mais plutôt des phénomènes atmosphériques ou optiques.
Lors d’une conférence en 1952 à Washington, D.H.M. a suggéré que la plupart des OVNIs pouvaient être expliqués par des mirages planétaires, des parhélies, des reflets et d’autres phénomènes. Bien que certains participants aient été sceptiques, d’autres étaient ouverts à cette idée. La Force Aérienne a ensuite offert l’accès à ses dossiers sur les OVNIs, mais avec des restrictions de confidentialité. D.H.M. a refusé car cela aurait entravé la publication de ses analyses et d’autres discussions publiques.
En 1959, lors de la préparation de notre livre actuel, la Force Aérienne nous a permis d’accéder à ses dossiers sans restriction. Cela nous a permis d’étudier en détail de nombreux cas d’OVNIs, de fournir des explications et de suggérer des solutions pour certains cas non résolus.
De nombreuses personnes ont contribué à ce livre. Nous souhaitons remercier particulièrement plusieurs membres de la Force Aérienne des États-Unis pour leur aide et leur patience, ainsi que d’autres individus, dont Dr. Isaac Asimov, Prof. J. Allen Hynek, Dr. Carl Sagan et Prof. Fred L. Whipple.
Des milliers de rapports sur les « soucoupes volantes », les « objets volants non identifiés » ou les « OVNI » ont été publiés au cours des quinze dernières années. Bien que la plupart des choses observées aient été expliquées par la suite comme des phénomènes inhabituels mais normaux, certains enthousiastes continuent à les considérer comme mystérieuses et contribuent ainsi à perpétuer le mythe selon lequel les « soucoupes » sont en fait des vaisseaux spatiaux venus d’autres planètes, qui s’affairent à patrouiller sur la Terre.
Chapitre i – LES MONDES DES SOUCOUPES
Ce mythe des soucoupes a une dette inavouée envers Charles Fort, reporter talentueux et écrivain. Très curieux du monde de la nature mais sans formation dans les disciplines de la recherche, Fort aimait défier les scientifiques en général et les astronomes en particulier avec des récits d’événements « impossibles » tirés de livres de folklore, de vieilles revues et de journaux. Il se méfiait du savoir orthodoxe car, pensait-il, celui-ci condamnait avec suffisance à l’oubli tous les récits de merveilles qu’il ne pouvait expliquer : personnes pyrogéniques, pluies de poissons, de grenouilles et de pierres, récits de télépathie, de téléportation, de disparition d’êtres humains, d’objets lumineux dans le ciel. Bien qu’il n’ait jamais prétendu qu’il croyait lui-même à ces histoires, Fort aimait les recueillir et, avant sa mort en 1932, il avait achevé quatre volumes de ces anecdotes.
Les auteurs de science-fiction ont trouvé une mine inépuisable d’idées dans Le livre des damnés, Nouvelles terres, Lo ! et Talents sauvages, qui fournissent également les principaux éléments du mythe de la soucoupe :
« Des choses ou des êtres inconnus et lumineux ont souvent été vus, tantôt près de la terre, tantôt haut dans le ciel. Il se peut que certains d’entre eux soient des êtres vivants qui viennent occasionnellement d’un autre endroit de notre existence, mais que d’autres soient des lumières sur les vaisseaux d’explorateurs ou de voyageurs venus d’ailleurs « .
Ces extraterrestres peuvent être en communication avec les terriens depuis de nombreuses années, suggère Fort, et ils peuvent parfois kidnapper et emmener des êtres humains.
Les rapports d’OVNI et l’armée de l’air
La plupart des rapports sur les soucoupes volantes proviennent de citoyens fiables qui ont vu quelque chose d’extraordinaire, quelque chose qu’ils ne comprennent pas. Véritablement perplexes, ils rapportent souvent l’incident à la base de l’armée de l’air la plus proche. L’évaluation de ces cas relève de la responsabilité de l’armée de l’air américaine. Depuis le début de la peur des soucoupes en 1947, le principal organisme d’enquête est celui de la base aérienne de Wright-Patterson, à Dayton, dans l’Ohio, et a porté plusieurs noms : Projet Sign, Projet Grudge, Projet Blue Book, et le Groupe des phénomènes aériens du Centre d’intelligence technique aérospatiale, généralement connu sous le nom d’ATIC. Jusqu’à récemment, ce groupe était placé sous la juridiction du chef d’état-major adjoint chargé du renseignement. Le 1er juillet 1961, il a été transféré sous la juridiction de l’Air Force Systems Command. Pour simplifier la discussion dans cet ouvrage, le groupe qui enquête sur les phénomènes aériens non identifiés est généralement désigné sous le nom d’ATIC.
Il reste cependant un certain nombre d’observations inexpliquées, et l’armée de l’air a poursuivi ses enquêtes dans la mesure où il est de sa responsabilité d’identifier et d’analyser les menaces possibles pour les Etats-Unis.
Dans le langage militaire, l’expression « objet volant non identifié« , abrégée en OVNI, est utilisée pour désigner tout phénomène aérien qui ne parvient pas à s’identifier ou à être identifié par des témoins qualifiés au sol ou dans les airs qui utilisent des méthodes d’observation visuelles ou radar. Créé au début de l’ère des soucoupes, le terme OVNI est malheureusement trompeur car il semble impliquer que l’inconnu est un objet matériel solide. Or, beaucoup d’entre eux ne le sont pas. L’expression « soucoupe volante », plus dramatique, est également trompeuse, car tous les inconnus n’ont pas la forme d’une soucoupe, et tous ne volent pas. Comme personne n’a été en mesure de concevoir un terme bref plus précis qui s’appliquerait à tous les rapports de cette catégorie, les termes « OVNI » et « soucoupe volante » sont restés d’usage courant.
Les enquêteurs et les scientifiques de l’armée de l’air ont pu expliquer que presque tous les « vaisseaux spatiaux » signalés étaient le résultat d’une incapacité à identifier un phénomène naturel. Certains étaient le produit d’illusions ou de canulars délibérés. Quelques-uns restent techniquement « inconnus » parce que, bien que l’explication probable soit évidente, trop peu d’éléments sont disponibles pour permettre une identification positive. Aucun de ces rapports ne suggère la possibilité que des vaisseaux interplanétaires croisent dans notre ciel.
Le point de vue du scientifique
Si un vaisseau spatial venu d’une autre planète devait un jour visiter la Terre, personne ne serait plus désireux de le reconnaître que nos responsables gouvernementaux et nos scientifiques. Tous les gouvernements se sentiraient tenus de protéger la race humaine si nécessaire, et d’établir des relations diplomatiques avec la race extraterrestre si possible. Les scientifiques voudraient étudier, analyser et essayer de comprendre la nature du vaisseau et de ses occupants.
De nombreuses personnes, sincèrement convaincues de l’existence des soucoupes volantes, réprimandent l’enquêteur qui nie leur réalité et le qualifient de stupide, volontairement obtus ou intellectuellement malhonnête parce qu’il n’accepte pas les rapports sur les soucoupes pour ce qu’ils sont, mais les évalue selon les mêmes méthodes que celles que la plupart d’entre nous utilisons pour évaluer les preuves dans la vie de tous les jours. Lorsqu’on lui dit qu’il y a un cheval dans la baignoire, par exemple, l’homme sensé se rend compte que la visite présumée, si elle n’est pas impossible, est extrêmement improbable. Par conséquent, il ne commence pas immédiatement à spéculer sur la couleur du cheval, sa provenance, son but et la possibilité qu’il détruise la salle de bains. Il adopte plutôt la méthode scientifique et cherche d’abord à savoir si le cheval est vraiment là.
Comme Fort, certains adeptes de la soucoupe volante sont consciemment ou inconsciemment hostiles à la méthode scientifique et s’opposent à ses restrictions comme un enfant s’oppose à la discipline. Suggérant qu’une approche strictement logique nous prive de vérités précieuses sur la nature de l’univers, et affirmant carrément que les physiciens et astronomes actuels ont fermé leur esprit à la possibilité de nouvelles connaissances, ces enthousiastes impliquent que nous devrions exiger des preuves moins rigoureuses pour la réalité des soucoupes que pour d’autres types de phénomènes physiques.
Parce que tant de chercheurs amateurs ont mal compris, déformé et condamné l’attitude des scientifiques, les auteurs de ce livre (en demandant l’indulgence de leurs collègues) exposeront brièvement les principes qu’un chercheur applique habituellement à l’étude de tout nouveau problème – la nature de la radioactivité, la cause d’une maladie ou l’origine des soucoupes volantes.
La question de la « preuve »
La plupart des physiciens, chimistes, biologistes et astronomes s’accordent à dire que la vie, sous une forme ou une autre, existe probablement dans d’autres parties de la galaxie. Ces autres formes de vie, si elles existent, peuvent ou non être dotées d’une intelligence similaire à la nôtre ; si c’est le cas, nous pouvons ou non être en mesure de la reconnaître. Ces spéculations, bien que fascinantes, relèvent entièrement du domaine de la théorie. Elles ne constituent pas des faits et n’apportent pas le moindre soutien au corollaire souvent énoncé, à savoir que des créatures intelligentes vivent sur d’autres planètes et visitent fréquemment la Terre.
En abordant l’hypothèse du vaisseau spatial, le scientifique se pose d’abord la question suivante : Quels sont les faits que nous essayons d’expliquer ? Et deuxièmement : la théorie du vaisseau spatial rend-elle mieux compte de ces faits que les explications normales déjà disponibles ? Après avoir étudié des centaines de rapports d’OVNI, il conclut qu’une grande partie de la « preuve » étonnante que les soucoupes sont des vaisseaux spatiaux n’est qu’une simple déduction. Parmi les faits établis, aucun n’exige une nouvelle théorie pour en rendre compte, et il n’existe aucune preuve qui suggère, même faiblement, à l’expert, que des visiteurs interplanétaires sont impliqués.
Dans l’étude du phénomène OVNI, cette question des « preuves » est cruciale. L’enquêteur prudent s’efforce toujours de faire une distinction nette entre un fait observé, qui est une preuve, et une interprétation de ce fait, qui n’est pas une preuve, aussi raisonnable qu’elle puisse paraître.
Prenons une analogie simple : Un homme est assis dans son salon tard dans la nuit ; le reste de la famille est allé se coucher. Soudain, il est surpris par un grand bruit à l’étage. Essayant d’expliquer ce bruit, il pense à diverses causes possibles – un cambrioleur, le « tassement » de la maison, une souris dans le mur, quelqu’un qui fait tomber une chaussure, le vent qui fait claquer une porte, le bang sonique d’un avion lointain. Si, sans avoir d’autres informations, il décide que l’une de ces causes est la vraie, il accepte une supposition comme s’il s’agissait d’un fait. La véritable cause du bruit peut être l’une de ces causes ou quelque chose d’autre auquel il n’a même pas pensé.
Les enquêteurs amateurs d’OVNI publient de nombreux rapports qu’ils présentent comme des preuves absolues de l’existence des vaisseaux spatiaux. L’expert qui analyse ces mêmes rapports ne trouve aucune preuve, car les faits réels et les interprétations des témoins sont désespérément confondus. Une des premières affaires d’OVNI en est un exemple typique.
Selon les archives de l’armée de l’air, le matin du 6 décembre 1952, un bombardier B-29 survolait le golfe du Mexique au retour d’une mission d’entraînement. À 5 h 25, l’élève-opérateur radar, qui utilisait un ensemble non calibré, a observé quatre blips brillants (en jargon radar, des points brillants sur un radarscope ; un tel point indique la présence d’un objet réfléchissant les impulsions radar, mais ne révèle pas la nature ou la forme de l’objet). Les blips étaient apparemment des retours d’objets situés à une vingtaine de kilomètres, sans groupe spécifique, qui s’éloignaient rapidement de l’écran. Des groupes similaires de blips se déplaçant rapidement sont apparus à intervalles pendant une période d’environ cinq minutes, et sont également apparus sur deux radarscopes auxiliaires. Une fois le premier ensemble calibré, les blips réapparurent ; aucun ne fut observé après 5h35. A partir des données radar, des estimations de taille et de distance furent faites ; les calculs basés sur ces estimations indiquèrent une vitesse probable de 5000 à 9000 miles à l’heure. Au cours de ces dix minutes, deux observations visuelles, d’une durée d’environ trois secondes, furent faites, sans relation évidente avec les observations radar : à la droite de l’avion, un membre de l’équipage vit une seule traînée bleu-blanc allant de l’avant à l’arrière sous l’aile, et un autre membre de l’équipage vit deux éclairs de lumière bleu-blanc.
L’explication de l’incident n’a pas été trouvée immédiatement et l’ATIC l’a d’abord classé dans la catégorie Inconnu. Certains amateurs de soucoupes interprétèrent les faits comme signifiant que plusieurs groupes de soucoupes s’étaient trouvés dans la région, des engins volant si vite qu’ils n’étaient visibles que sous la forme de traînées bleu-blanc, dont la présence était confirmée par le radar. Ces conclusions ne sont que des déductions de faits, et non des faits observés. Le radarscope n’est pas une caméra et ne représente pas, du moins à l’heure actuelle, la forme ou la structure physique du phénomène dont il rend compte ; il ne montre que des points lumineux qui changent de position et de taille. De même, les traînées bleues et blanches n’étaient que des éclairs de lumière sans taille ni forme.
Dans une étude ultérieure des éléments de preuve, les experts de l’armée de l’air ont reconnu cet incident comme un cas de fausses cibles au radar (voir chapitre viii). Les fantômes radar peuvent avoir été causés par des retours de balises déclenchés par un autre radar, par des variations dans l’atmosphère ou, s’il y avait des conditions de « canalisation », par des réflexions sur des objets qui se trouvaient bien au-delà de la portée normale de l’ensemble radar. Les éclairs bleu-blanc n’avaient aucun rapport avec les échos radar et étaient probablement des météores ; la date correspondait au début de la pluie annuelle de Géminides (voir chapitre v).
Cet incident dans le golfe du Mexique n’est ni compliqué ni déroutant. Nous le mentionnons principalement pour illustrer pourquoi les amateurs de soucoupes sont si souvent en désaccord avec les conclusions des experts de l’armée de l’air. L’amateur suppose que l’instrument a fonctionné sans problème et a détecté un objet solide ; il utilise ces hypothèses pour interpréter les données, utilise l’interprétation comme un fait et, par ce processus de « bootstrap », s’illusionne en pensant qu’il a prouvé ce qu’il a supposé en premier lieu.
Les différents types d’OVNI
Un biologiste qui tente d’identifier un groupe d’animaux inhabituels censés représenter une nouvelle espèce commence par recueillir toutes les informations possibles sur leur apparence et leur comportement. Après avoir déterminé leur taille, leur forme, leur couleur, leur mode de reproduction, leur mode de locomotion, etc., il compare ces caractéristiques avec celles d’animaux d’espèces connues et finit par classer les étranges spécimens. De la même manière, l’enquêteur professionnel du phénomène OVNI commence par se poser la question : Qu’est-ce qu’un objet volant non identifié typique ?
Les rapports publiés constituent un ensemble hétérogène de faits, de fictions et de suppositions. L’enquêteur doit d’abord séparer et écarter les récits qui sont manifestement des canulars ou des délires. Il y en a beaucoup. Il divise le reste du matériel en deux catégories. La première comprend les déclarations faites par des témoins compétents et attentifs, qui décrivent ce qu’ils ont vu et entendu – par exemple : « J’ai vu une lumière brillante qui se déplaçait rapidement sans bruit ». La deuxième catégorie comprend les déclarations d’opinion ou de croyance sur la chose vue – par exemple, « L’étrange lumière était manifestement contrôlée par une intelligence ». Mettant de côté cette deuxième catégorie de matériel pour le moment, il examine les informations de la première catégorie et se trouve immédiatement confronté à une conclusion embarrassante : apparemment, il n’existe pas de soucoupe volante « typique ».
Descriptions d’OVNIs
Il n’existe pas deux rapports décrivant exactement le même type d’OVNI. Il existe des dizaines de types de soucoupes, qui se ressemblent aussi peu que les navets avec les comètes. Dans l’espoir de trouver un modèle cohérent, l’enquêteur ouvre son carnet et commence à répertorier les données.
Forme – La forme de la soucoupe volante est très variable (voir figure 1). Selon les époques et les lieux, elle peut se présenter sous la forme d’un disque circulaire comme une soucoupe, souvent avec une petite protubérance au centre comme le bouton d’un couvercle de bouilloire ; elliptique ou en forme de haricot comme une sphère aplatie ; une base circulaire supportant une superstructure en forme de dôme ; une sphère entourée d’une plate-forme centrale, comme Saturne dans ses anneaux ; longue et mince comme un cigare ; une sphère effilée comme une goutte d’eau ; en forme de fuseau, avec ou sans bouton aux extrémités ; ou une forme à deux ou trois étages, comme une pile d’assiettes.
Taille – La taille de la soucoupe est très variable. Les diamètres estimés vont de 20 ou 30 pieds à plusieurs milliers. Lorsqu’elle est observée, sa taille peut augmenter ou diminuer instantanément.
Couleur – La couleur de la soucoupe est très variable. Elle peut être blanche, noire, grise, rouge, bleue, verte, rose, jaune, argentée ; elle peut être lumineuse ou terne ; elle peut être de couleur unie ; elle peut être entourée d’une bande centrale de couleur différente ; elle peut présenter des lumières clignotantes de différentes couleurs. Elle peut changer de couleur ou de luminosité pendant l’observation.
Mouvement – La soucoupe présente une grande variété de mouvements. Elle peut se déplacer très lentement, très rapidement, à une vitesse proche de celle de la lumière, à la vitesse d’un jet, à la vitesse d’un météore, ou encore rester immobile au-dessus d’un endroit. À n’importe quelle vitesse, il peut changer instantanément de vitesse et de direction – il peut se déplacer horizontalement, verticalement, vers l’observateur, loin de l’observateur, en ligne droite, en zigzag, en spirale. Comme le chat du Cheshire, il peut disparaître instantanément ou lentement.
Moyens de propulsion – Inconnus. Certaines soucoupes se déplacent dans le silence le plus complet, d’autres produisent des bruits : un sifflement, un sifflement, un grondement, un coup de tonnerre ou une détonation comme un boom sonore.
Figure 1. Formes de divers OVNIs signalés.
Incidence – Les soucoupes peuvent apparaître à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, mais elles sont plus fréquentes dans les heures qui précèdent et suivent le coucher du soleil, ainsi qu’avant et après le lever du soleil. Leur nombre peut augmenter soudainement à certains endroits et à certaines heures. Les objets peuvent apparaître seuls, en groupes aléatoires, en groupes présentant un motif géométrique. Un seul objet peut se diviser et se multiplier en un groupe, ou un groupe peut se fondre en un seul. Les soucoupes apparaissent presque toujours dans les airs, rarement à la surface de la terre ou dans des étendues d’eau. Elles ne s’approchent presque jamais de l’observateur. La durée de leur séjour est très variable, allant d’environ deux secondes à deux ou trois heures.
Structure – inconnue. Une soucoupe peut être visible ou invisible pour l’observateur ; visible à l’œil humain mais pas à la caméra ou au radar ; visible à la caméra ou au radar mais pas à l’œil. Certaines obéissent aux lois de la gravité et de l’inertie, d’autres non.
Objectif – Inconnu. Aucun représentant du gouvernement, de la presse, des églises ou des universités n’a reçu de tentative de communication. Aucune soucoupe n’a produit de signaux visibles, audibles ou radio intelligible.
Bien avant d’avoir terminé ce tableau, l’enquêteur se rend compte qu’il ne s’agit pas d’un seul phénomène, mais de plusieurs. Aucun phénomène ne peut à lui seul présenter une telle variété. Cependant, avant d’essayer de classer les descriptions et de les expliquer, il jette un coup d’oeil sur la deuxième catégorie de matériel – les conclusions proposées par les enthousiastes des soucoupes. Quittant le domaine de l’observation pour celui de l’interprétation, il est soudain catapulté dans un monde de fantaisie.
Un « guide Baedeker » de l’univers parallèle
L’un des thèmes les plus courants de la science-fiction est celui des univers parallèles – un certain nombre de mondes presque identiques coexistant dans des continuums spatio-temporels alternatifs. Parfois, à un endroit vulnérable, la barrière entre deux de ces mondes se dissout de sorte qu’ils se chevauchent près du point de contact. Après un tel accident, un homme peut se trouver malheureux de vivre deux vies à la fois, identiques à certains égards mais si différentes à d’autres que si l’une est réelle, l’autre ne peut pas l’être. Jusqu’à ce que la rupture soit réparée et que les mondes incompatibles soient à nouveau séparés en toute sécurité, l’homme vit dans un état de confusion désespérée et effectue des acrobaties mentales angoissantes, essayant de maintenir un pied dans les deux mondes jusqu’à ce qu’il puisse décider lequel est valide.
À partir des phénomènes « damnés » recueillis par Charles Fort et des légendes de l’Atlantide, de Mu et de la Lémurie, les adeptes de la soucoupe volante ont construit une multiplicité de mondes alternatifs de ce type. Bien qu’ils présentent des différences mineures, tous sont en conflit direct avec le monde réel connu de la science. Ignorons, pour le moment, les descriptions données par les « contactés » (chapitre X) et ne considérons que les croyances et/ou théories proposées par les partisans sérieux de la théorie interplanétaire et rendues publiques par des écrivains tels que Donald E. Keyhoe[I-3, I-4, I-5] Aimé Michel[I-6], et Morris K. Jessup[I-7]. Un « Guide Baedeker » de la soucoupe basé uniquement sur les déclarations et les spéculations des livres publiés par ces enquêteurs dépeindrait un univers fantastique.
Par exemple…
« Dans le monde des soucoupes, des vaisseaux spatiaux extraterrestres visitent continuellement la Terre, et ce depuis des siècles. Construits et contrôlés par des êtres extraterrestres intelligents, ces engins proviennent peut-être de bases secrètes situées sur des satellites terrestres artificiels, sur la lune, sur Mars, sur Vénus, sur Jupiter, peut-être sur les planètes censées être en orbite autour des étoiles binaires 61 Cygni et 70 Ophiuchi, ou sur des planètes censées être en orbite autour des étoiles Tau Ceti et Epsilon Eridani, distantes d’environ onze années-lumière de la Terre. Des émetteurs radio servant de balises pour la navigation spatiale pourraient exister sur Vénus et Jupiter.
« Ces engins spatiaux peuvent effectuer des manœuvres qui, sur Terre, ne sont possibles que pour des rayons lumineux. Ils volent à des vitesses de plusieurs milliers de kilomètres par heure, peuvent inverser instantanément leur direction à n’importe quelle vitesse, monter ou descendre verticalement et rester immobiles dans les airs. Ils accomplissent ces exploits peut-être en utilisant la puissance des rayons cosmiques et en générant et manipulant des champs gravitationnels artificiels, qu’ils pourraient également utiliser pour empêcher la transmission d’ondes sonores et pour devenir invisibles.
« Les visiteurs extraterrestres peuvent être des explorateurs envoyés pour étudier la terre, descendants d’une race vivant à des milliers d’années-lumière du système solaire. Ils peuvent être les ancêtres de l’espèce humaine, qui est elle-même un vestige d’une colonie établie sur terre il y a des milliers d’années et abandonnée par la suite. Il y a plus de 300 000 ans, les habitants de la terre avaient trouvé le secret du voyage spatial, et les êtres humains ont cartographié la terre par un relevé aérien il y a au moins 5000 ans. Il est également possible que ces engins ne viennent pas de l’espace mais du temps ; il pourrait s’agir de terriens du futur qui ont remonté le temps pour explorer leur propre passé.
« Le but de ces visiteurs est encore inconnu. Ils évitent tout contact étroit avec les êtres humains, n’atterrissent que rarement, voire jamais, et n’autorisent jamais les photographies de près, peut-être parce qu’ils ont peur de la sauvagerie humaine ou qu’ils craignent de déclencher un mouvement de panique. Néanmoins, ils tentent d’envoyer des signaux aux Terriens de diverses manières : ils ont fait apparaître de gigantesques lettres de l’alphabet [U et Z] sur les radarscopes terrestres ; ils ont construit, à partir d’un matériau qui émet de la lumière, une énorme lettre W qui s’étend sur plus de 1000 miles à la surface de Mars ; ils ont envoyé des signaux sans fil en code Morse pour représenter la lettre S. Ils peuvent parfois enlever des Terriens afin de les utiliser comme professeurs de langue.
« Bien que ces visiteurs ne soient probablement pas hostiles aux êtres humains, ils manifestent souvent leur présence de manière destructrice. Ils provoquent de nombreux accidents d’avion, s’emparent et emportent des navires, des êtres humains et des avions, détruisent des volées d’oiseaux, perturbent le fonctionnement de la radio, de la télévision, de l’essence et des moteurs électriques, bombardent la terre de roches, de métal et de substances organiques étranges, produisent des bruits forts et des détonations, endommagent les pare-brise des voitures, mettent le feu aux autoroutes, lancent divers types de missiles, laissent tomber des morceaux de glace, provoquent des tempêtes et causent des pluies radioactives.
« L’une des caractéristiques les plus singulières de l’univers des soucoupes est le rôle joué par les représentants du gouvernement et les scientifiques qui, sachant que les visiteurs de l’espace sont réels, nient néanmoins leur existence et s’unissent dans une gigantesque conspiration visant à tromper le public.
***
Ces extraits d’un hypothétique Baedeker résument les idées rendues publiques par les défenseurs les plus compétents et les plus convaincants de la théorie des soucoupes. Les chapitres suivants examineront certains cas de soucoupes volantes. Au fur et à mesure que la discussion se poursuit et qu’il est possible de rendre compte de certains OVNIs en termes de phénomènes physiques normaux, la théorie de la soucoupe volante s’impose,
Chapitre ii
Pas traduit, différents « incidents » connus.
Chapitre iii – LES OVNIS AÉRIENS : DES BALLONS AUX BULLES
En 1948, les ballons « Skyhook » étaient un secret officiel. Ces sacs en plastique géants, en forme de goutte d’eau, d’un diamètre de plus de 100 pieds, faisaient partie d’un projet de recherche classifié parrainé par la marine américaine, et peu de gens connaissaient leur existence, à l’exception des chercheurs et des techniciens impliqués. Transportant des caisses d’instruments lourds, les ballons ont été lancés depuis diverses bases de l’armée de l’air pour recueillir des informations sur l’atmosphère au-dessus de la Terre, les vents dans la stratosphère et l’incidence des rayons cosmiques. En s’élevant, ils suivaient des trajectoires déterminées par les vents et changeaient de direction et de vitesse lorsqu’ils passaient d’un courant d’air à un autre. Même à une altitude de 60 000 pieds, ces objets aux surfaces très réfléchissantes étaient visibles depuis le sol (voir figure 4). Ces ballons étaient particulièrement visibles dans un ciel bleu foncé, beaucoup plus fréquent dans l’ouest des États-Unis que dans l’est. Ils pouvaient atteindre des hauteurs de 100 000 pieds, plus élevées que celles de nos avions. Considérés à l’origine comme un moyen de collecte d’informations pour le renseignement militaire, tâche assumée plus tard par les avions à réaction U-2, ils pouvaient traverser tout le continent et même les océans. Si la peau en plastique fuyait, la perte de gaz qui en résultait modifiait à la fois l’apparence et le comportement du ballon ; si la fuite devenait suffisamment importante, le ballon se ratatinait et finissait par tomber sur la terre. À haute altitude, où le froid est extrême, la peau peut devenir cassante et le ballon éclate en fragments qui sont dispersés par les vents et disparaissent.
Figure 4. Formes de différents ballons. A, Skyhook au lancement ; B, Skyhook à haute altitude ; C, radiosonde ou pibal ; D, faisceau de ballons ; E, ballon dirigeable ou ballon saucisse.
Bien que ces ballons soient parfois visibles à des distances de cinquante ou soixante miles et qu’ils soient très visibles, ils n’existaient pas officiellement jusqu’en 1950, lorsque le Dr Urner Liddel de l’Office of Naval33 Research a rendu publics les faits à l’origine du programme de ballons Skyhook. Il souligna alors que les ballons avaient donné lieu à de nombreux rapports de soucoupes volantes. Si le projet Skyhook avait été connu du public en 1948 et si les informations sur leur lancement et leurs mouvements n’avaient pas été une question de sécurité, un pilote courageux serait peut-être encore en vie aujourd’hui et le mythe de la soucoupe volante infantile serait mort depuis longtemps. Il ne fait aucun doute que le capitaine Mantell s’est écrasé en tentant d’intercepter un ballon Skyhook, un objet dont il n’avait jamais entendu parler.
La tragédie de Mantell
Pas traduite, connue.
De nombreux autres cas d’UFO avec des ballons.
Chapitre iv – LES CIEUX ÉTOILÉS : ÉTOILES ET PLANÈTES
Le 3 mars 1955, peu avant l’aube, une spectaculaire soucoupe volante est apparue au-dessus de l’Alaska. Le témoin, un scientifique civil ayant le grade de commandant dans la marine américaine, revenait du pôle Nord par le vol météorologique quotidien Ptarmigan de l’armée de l’air ; sa mission était d’étudier l’effet des aurores sur la propagation radio, pour le compte du département de la défense. Il a décrit son expérience comme suit :
Un mirage de Sirius
« Nous volions au sud-ouest de Point Barrow, en Alaska, non loin du détroit de Béring, en direction de la base aérienne d’Eielson à Fairbanks, et notre trajectoire était approximativement orientée vers le sud-est. La nuit était claire et les étoiles brillaient. Je regardais par la soute à bombes ouest quand j’ai soudain vu un objet brillant filer à toute vitesse depuis l’horizon, directement vers l’avion. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un météore ou d’une boule de feu et j’ai instinctivement esquivé, mais l’objet s’est soudainement arrêté en dérapant à environ 300 pieds de distance, puis il a suivi notre avion et s’est mis à voler à notre vitesse. Je n’en croyais pas mes yeux. L’objet possédait des lumières vertes et rouges qui clignotaient dans les deux sens, et quelque chose qui ressemblait à une hélice allumée sur le dessus. Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une soucoupe volante.
« Je me suis demandé s’il ne s’agissait pas d’une hallucination due à la fatigue. Après tout, nous étions dans les airs depuis près de dix-sept heures. Je nettoyai mes lunettes et me frottai les yeux, mais la soucoupe était toujours là, arpentant l’avion et se balançant de haut en bas tandis que l’avion lui-même ondulait ou plongeait de temps à autre. Mon idée suivante fut d’éliminer toute chance que cette chose soit un reflet interne. J’ai remonté ma parka de fourrure sur ma tête et j’ai placé mon visage contre la surface bombée de la cloque qui formait le hublot. Ainsi protégé de toute illumination interne, je pouvais encore voir l’objet incandescent. Je tirai ensuite un crayon de ma poche et le tins à bout de bras, et je fus surpris de constater que le disque lumineux était un peu plus petit que la gomme. J’ai fait un rapide calcul et j’en ai conclu que si la sphère se trouvait effectivement à 300 pieds de distance, comme elle semblait l’être, elle ne mesurait qu’un ou deux pieds de diamètre, soit à peine plus qu’un ballon de basket. Je me suis ensuite demandé si l’un des parachutes radio n’avait pas, d’une manière ou d’une autre, été attaché à l’avion par la ficelle. Ces objets, brillamment éclairés par une lampe électrique, peuvent être très surprenants. Mais cela faisait près d’une demi-heure que le dernier parachute avait été largué et les météorologues s’apprêtaient à en larguer un autre à travers le piège. J’ai décidé d’appeler le météorologue pour qu’il vienne voir ce qui se passait. Mais avant que je puisse l’appeler, comme s’il avait lu dans mes pensées, l’objet a soudain décollé à toute vitesse et a disparu. Là, j’étais vraiment inquiet. En moins de deux secondes, l’OVNI s’était volatilisé au-dessus de la côte sibérienne, à quelque 200 miles de là. Il avait dû se déplacer à la vitesse fantastique de plus de 100 miles par seconde. La guerre de Corée était terminée, mais nos relations avec l’Union soviétique étaient encore tendues, et je me suis demandé si l’objet n’était pas un missile russe secret en reconnaissance. J’ai gardé les yeux rivés sur l’endroit où la soucoupe avait disparu et soudain, quelques minutes plus tard, elle est revenue vers l’avion, plus brillante et plus spectaculaire que la première fois.
« Vous pouvez peut-être imaginer mon soulagement lorsque j’ai soudain compris ce qu’était l’objet, et que j’ai réalisé en même temps que j’avais trouvé la réponse à un grand nombre de rapports de soucoupes volantes de nature similaire. Seule une personne connaissant les constellations aurait pu identifier l’objet. Il s’agissait d’un mirage de Sirius, l’étoile la plus brillante du ciel. En réalité, Sirius se trouvait légèrement sous l’horizon à ce moment-là, mais la courbure de la lumière avait élevé l’image au-dessus de l’horizon et avait diffusé le faisceau pour lui donner la forme d’une soucoupe. Les lumières rouges et vertes clignotantes étaient des phénomènes courants associés au scintillement des étoiles, et la structure apparente, y compris l’hélice tourbillonnante, résultait de la distorsion causée par l’atmosphère terrestre.
« Mais pourquoi l’image a-t-elle décollé comme elle l’a fait, puis est-elle revenue précipitamment ? L’avion en mouvement changeait continuellement de position par rapport aux éléments au sol. Un pic montagneux à l’horizon s’est brièvement interposé entre l’avion et l’étoile, obscurcissant la lumière. La lumière n’a cependant pas été coupée d’un seul coup. Ainsi, au fur et à mesure que l’image s’assombrissait, elle semblait rétrécir, comme si elle s’éloignait à toute vitesse. Cette barrière temporaire explique également les arrêts et les démarrages soudains, ainsi que la formidable accélération instantanée de l’objet au moment où il est apparu. La grande lentille atmosphérique focalisait simplement la lumière de l’étoile dans la direction générale de l’avion, qui était donc centré par rapport à mon œil. C’est pourquoi l’objet semblait reproduire le mouvement de l’avion.
« J’ai observé l’objet pendant plusieurs minutes après son retour. J’ai pu obtenir une confirmation complète de cette identification lorsque l’étoile s’est levée au-dessus de l’horizon occidental ; elle s’est levée à l’ouest parce que le mouvement de l’avion vers le sud a plus que compensé la rotation de l’étoile vers l’ouest. Et lorsque Sirius est remonté à l’horizon, la « soucoupe volante » est retombée dans l’hémisphère brillant des étoiles, à sa place ». (Le témoin de cette affaire est l’auteur principal de ce livre).
Sirius a inspiré de nombreux rapports d’OVNI. Le 10 décembre 1952, à 19h15, le pilote et l’observateur radar d’un F-94 en patrouille de routine survolaient la ville d’Odessa, Washington, à environ 26 000 pieds, lorsqu’ils ont vu une grande lumière blanche à l’est. De faibles lumières blanc-rougeâtre semblaient provenir de « fenêtres », et aucune traînée ou échappement n’était visible. Le pilote tente d’intercepter l’objet, mais celui-ci réalise des prouesses : il fait une chandelle devant l’avion, s’éloigne à toute vitesse, s’arrête, puis fonce droit sur l’avion à une vitesse incroyable. Le pilote s’est incliné pour éviter la collision et n’a pas été en mesure de localiser l’objet. Le radariste a obtenu un bref retour, mais a rapidement perdu le contact. Bien que les contacts visuels et radar n’aient pas coïncidé, les deux hommes ont supposé qu’il s’agissait du même objet.
Les enquêteurs ont d’abord suggéré que l’objet aurait pu être l’un des ballons Telemuk, mais cette idée a dû être écartée et l’observation a été répertoriée comme inconnue. L’examen des éléments de preuve par les auteurs actuels suggère une explication très probable. Au-dessus de la faible couverture nuageuse à 3000 pieds, la nuit était claire et sans lune. A l’est, Sirius s’élevait juste au-dessus de l’horizon, à l’endroit exact où se trouvait l’objet inconnu. La réfraction atmosphérique aurait produit exactement le phénomène décrit. Les mêmes conditions atmosphériques qui ont provoqué le mirage de l’étoile auraient provoqué des échos radar anormaux.
L’atmosphère déformante de la Terre
Dans la vie de tous les jours, nous regardons souvent des objets familiers à travers un support déformant. Les maisons et les personnes vues à travers une vitre de mauvaise qualité ont un aspect particulier et des formes incorrectes, et les images d’arbres et de nuages reflétées dans une piscine ou un ruisseau d’eau ondulante peuvent continuellement se déplacer et se briser, mais ces distorsions ne nous trompent pas parce que nous y sommes habitués. L’enfant qui se trouve devant les miroirs fous d’un parc d’attractions peut se moquer de lui-même parce qu’il a l’air si gros ou si mince, si grand ou si petit. Sachant que l’image n’est qu’une approximation ridicule de son apparence réelle, il peut se reconnaître sans difficulté. Mais un étranger, placé de manière à ne voir que l’image déformée et non la personne qui l’a produite, ne pourrait pas apporter les corrections nécessaires et ne reconnaîtrait probablement pas l’enfant s’ils se rencontraient dans la rue.
Comme les vitres, l’eau ou les miroirs, une simple couche d’air peut déformer une image. Pour l’astronome, l’atmosphère terrestre est une frustration permanente. Agissant comme une lentille imparfaite, elle fausse continuellement la position, la couleur, la taille et la forme réelles des corps célestes qu’il tente d’étudier. Dans certaines conditions, elle peut transformer l’image d’une étoile ou d’une planète en un inconnu méconnaissable. Lorsque la lumière pénètre dans l’atmosphère, les rayons sont courbés ou « réfractés » de sorte que l’image est déplacée vers le haut, quelque part au-dessus de la position réelle de l’étoile (voir figure 6). Lorsque nous admirons un coucher de soleil et que nous pensons observer le bord supérieur du soleil qui descend sous l’horizon, nous ne voyons en fait que son image projetée. Le soleil lui-même s’est déjà couché, mais sa lumière est courbée vers le haut par l’air qui adhère à la surface de la terre. Plus la densité de l’air est élevée, plus le déplacement de l’image est important. S’il n’y avait pas d’air à la surface de la terre, le soleil disparaîtrait et l’obscurité s’installerait instantanément, sans période de crépuscule intermédiaire.
Cependant, la lumière d’une étoile ne se courbe pas uniformément. Les rayons lumineux de différentes longueurs d’onde se courbent à des angles différents, de sorte que lorsque la lumière blanche est diffusée ou « dispersée » dans les couleurs qui la composent, les bleus et les verts sont plus courbés que les rouges. La densité et la température de l’air affectent également le faisceau, de sorte que lorsque la lumière d’une étoile passe de la haute atmosphère fine à l’air plus dense près de la terre, les couleurs changent constamment et l’étoile semble scintiller, vaciller et changer de couleur et de luminosité.
Ces changements sont particulièrement visibles lorsqu’une étoile est basse sur l’horizon à l’aube ou au crépuscule, de sorte que sa lumière ne nous parvient qu’après avoir traversé des kilomètres d’atmosphère dense. Le soleil présente ces effets de manière spectaculaire. Au lever et au coucher du soleil, sa lumière diffuse peut illuminer tout l’horizon. Les nuages deviennent rouges et dorés, les collines et le sommet des bâtiments prennent une teinte rougeâtre, et le ciel tout entier peut s’embraser. Les longueurs d’onde rouges demeurent, tandis que la plupart des bleus et des verts ont été dispersés hors du faisceau ou peuvent apparaître brièvement au sommet du disque solaire, sous la forme d’un « éclair vert », au moment où il s’enfonce sous l’horizon.
De même, une étoile ou une planète observée au ras de l’horizon au lever ou au coucher du soleil peut apparaître extraordinairement grande et brillante. Elle peut sembler avoir une structure, montrant une lueur rouge intense en bas et un bleu brillant en haut. En l’observant, l’observateur surpris peut voir l’objet apparemment en mouvement, planant, pulsant et faisant clignoter des lumières rouges et vertes. S’il le souhaite, il peut facilement interpréter l’image comme une machine étrange, le rouge comme la lueur d’un pot d’échappement et le bleu comme le système d’éclairage d’un vaisseau interplanétaire.
Figure 7. Déplacement d’une image lumineuse par inversion de température.
Normalement, l’air est le plus chaud à la surface de la terre et se refroidit régulièrement à des altitudes de plus en plus élevées. Cette condition est parfois inversée, en particulier dans les vastes déserts et prairies du sud-ouest, où les changements entre la chaleur du jour et le froid de la nuit peuvent être soudains et extrêmes. Le sol se refroidit rapidement pendant la nuit et transmet ce froid à la couche d’air immédiatement supérieure. L’air peut donc être plus chaud à une certaine distance du sol. Lorsqu’une telle « inversion de température » se produit, la lumière qui traverse l’air se courbe d’une manière particulière (voir figure 7), de sorte que l’image est déplacée beaucoup plus qu’elle ne l’est normalement. L’inversion peut produire des images floues ou fortement déformées, et lorsqu’il y a plusieurs couches d’air chaud et froid alternées, les effets peuvent être spectaculaires. Aux limites entre les couches, la distorsion et le déplacement augmentent considérablement. Une étoile ou une planète vue à travers une telle atmosphère peut présenter des mouvements apparemment violents, des formes particulières et des changements de couleur fantastiques ; les nuages légers qui dérivent au-dessus des étoiles brillantes peuvent accroître cette illusion de mouvement [IV-3].66 Le soleil levant ou couchant, bien qu’il soit en réalité sous l’horizon, peut projeter vers le haut plusieurs images de lui-même, l’une sur l’autre, pour former une sorte de pagode chinoise, ou un « poivre de cloche ». Et l’échelon supérieur scintillant de la pagode peut simuler une hélice tourbillonnante.
D’autres cas sont cités, que je n’ai pas traduits.
Il y a aussi des descriptions de situations invoquant Venus le matin et le soir. Jupiter aussi, et des ballons.
Chapitre v – DANS LE CIEL : MÉTÉORES ET BOULES DE FEU
Ici on parle d’autres phénomènes atmosphériques, des météores…
Chapitre vi – LES LUMIÈRES VIVANTES
En 1897, un garde-chasse du Norfolk, en Angleterre, a observé le vol d’un objet lumineux inhabituel. Selon son récit, il était « … sorti par une nuit très sombre pour arrêter des terres de renard. Pendant que j’étais occupé à cela, j’ai vu une lumière bleue très brillante passer près de mon visage et j’ai été très surpris de la voir s’éloigner de moi …. J’ai cru qu’il s’agissait d’un insecte ». Après la réapparition de la mystérieuse lumière quelques nuits plus tard, le garde-chasse se munit prudemment de son fusil et finit par tirer sur la lumière. À sa grande surprise, il abat « une pauvre vieille chouette effraie à moitié morte de faim, Tyto alba, dont le corps a continué à briller pendant quelques heures après la mort.
Suit une description de nombreux cas passionnants invoquant souvent des oiseaux…
Chapter vii – PANIC
Pas traduit, mais passionnant…
Chapitre VIII – LES PHANTOMES SUR LE RADAR
Ce chapitre est aussi passionnant, car il parle des faux échos radars suite par exemple à des inversions de couches atmosphériques, qui dévient les rayonnements.
Toutefois il est un peu passé car la technologie des radars a beaucoup évolué avec le balayage volumétrique, qui lui crée encore d’autres problèmes, notamment dans la quantité des objets à traiter par le système informatique.
Chapitre IX – Champs Électromagnétiques (E-M) et Gravitationnels (G) au Pays des OVNIs
Le phénomène du magnétisme a toujours fasciné tant les scientifiques que le grand public. Paracelse croyait pouvoir utiliser un aimant pour extraire une maladie d’une personne, la transférer au sol et ainsi guérir le patient. Des praticiens plus tardifs pensaient qu’une personne malade pourrait retrouver sa santé en dormant avec la tête et les pieds orientés du nord au sud pour être alignée avec les pôles magnétiques de la terre. Laputa, l’île flottante en forme de soucoupe que Gulliver visite lors de ses voyages, est propulsée par les forces attractives ou répulsives d’un grand aimant incrusté au centre de l’île. Ces dernières années, le magnétisme a également été invoqué pour expliquer certaines des manœuvres particulières prétendument effectuées par les OVNIs.
Dans l’univers des soucoupes volantes, une force électromagnétique (E-M) universelle, inconnue des scientifiques terrestres, est censée pouvoir produire de la lumière et de la chaleur, perturber une boussole, rendre un objet radioactif, arrêter une montre-bracelet sans endommager l’homme qui la porte, interférer avec le fonctionnement des radios et des téléviseurs, éteindre les lumières des automobiles, arrêter les moteurs à essence, et aider à créer des champs gravitationnels artificiels (G-fields) autour des vaisseaux spatiaux extraterrestres.
Des OVNIs dotés de pouvoirs E-M ont occasionnellement été signalés en France depuis 1954, mais ils sont rarement apparus aux États-Unis avant fin 1957, lorsque des conditions météorologiques exceptionnelles au Texas, ajoutées à la naissance de l’ère spatiale, ont déclenché une nouvelle vague d’incidents de soucoupes volantes. Peu d’OVNIs spectaculaires étaient apparus depuis la panique de 1952 (Chapitre VII) et le citoyen moyen avait presque oublié les soucoupes volantes. Puis, le 4 octobre 1957, lorsque Spoutnik I a été mis en orbite et a ouvert la porte de l’espace, les gens ont de nouveau commencé à observer le ciel avec inquiétude. L’inquiétude est devenue une véritable alarme un mois plus tard lorsque, alors que les satellites américains étaient toujours sur leur rampe de lancement, Spoutnik II a été lancé dans l’espace. Une boule de feu flottant au-dessus d’un champ dans l’ouest du Texas a fourni le petit stimulus nécessaire pour transformer l’alarme en hystérie, et pendant plusieurs semaines, les gens ont eu tendance à voir des vaisseaux spatiaux dans chaque nuage et chaque lumière inhabituelle dans le ciel. Le raisonnement semblait être que si l’homme, avec ses pouvoirs limités, pouvait lancer des satellites en orbite autour de la planète, pourquoi des vaisseaux interplanétaires ne visiteraient-ils pas déjà la terre ?
Au cours des mois de novembre et décembre, l’armée de l’air a reçu plus de rapports d’OVNIs que pendant les dix mois précédents, et ces rapports ont atteint leur fréquence maximale la semaine suivant le 2 novembre. Pendant environ huit jours, si toutes les histoires étaient vraies, nos cieux étaient remplis de soucoupes volantes.
Des vaisseaux spatiaux dotés de pouvoirs électromagnétiques ont parcouru le ciel, allant de la République dominicaine à l’Alaska ; ils ont arrêté des voitures, éteint des phares, brouillé des radios et des horloges dans les voitures, perturbé des téléviseurs à domicile, diminué les lumières de cabine dans les avions et altéré un compteur de vitesse pour afficher une vitesse dangereusement élevée au lieu des soixante miles par heure autorisés. (On ne sait pas si le conducteur en question a présenté cette défense originale devant un tribunal de la circulation.) La police à bord de voitures de patrouille a poursuivi des OVNIs à Elmwood Park, dans l’Illinois; Danville, dans l’Illinois; et Hammond, dans l’Indiana. Au Brésil, un OVNI orange sifflant a plané près du Fort Itaipu, provoquant d’abord une panne temporaire des lumières, puis mettant hors service la centrale électrique pendant plusieurs instants. Un conducteur à Santa Fe, au Nouveau-Mexique, a vu un OVNI qui a non seulement calé sa voiture, mais a également arrêté l’horloge du tableau de bord et la montre-bracelet du conducteur. Un conducteur dans l’ouest du Texas a vu un OVNI qui, non content d’arrêter le moteur et la radio de sa voiture, a également magnétisé la moitié droite du pare-chocs et une partie de l’aile. Un conducteur a signalé que sa voiture et celles de plusieurs autres automobilistes s’étaient arrêtées près de Cortez, au Colorado; il n’avait pas pensé à regarder le ciel, mais tout passionné de soucoupes aurait pu lui dire qu’un OVNI devait planer là.
En plus de ces modèles spéciaux équipés de pouvoirs dignes de Méduse, d’autres vaisseaux spatiaux auraient atterri brièvement à l’installation militaire de White Sands, au Nouveau-Mexique; harcelé un navire de la Garde côtière des États-Unis dans le golfe du Mexique; atterri dans l’Ohio et augmenté le niveau de radioactivité du sol; et se sont arrêtés dans le Nebraska pour des réparations.
Intempéries au Texas
Le nouveau type d’OVNI doté de pouvoirs électromagnétiques (E-M) a d’abord attiré l’attention dans ce pays en apparaissant prétendument près de Levelland, Texas, dans la nuit du 2 novembre 1957, quelques heures avant que le Spoutnik II ne soit mis en orbite. Petite ville de 8000 habitants environ, Levelland est située sur les plaines de l’ouest du Texas, à une soixantaine de miles de Plainview, site d’une célèbre pluie de météores, et à seulement vingt-cinq miles de Lubbock, qui avait acquis une renommée nationale quelques années auparavant avec ses « lumières de Lubbock ». La région est normalement aride, mais début novembre, elle connaissait un temps inhabituel – des orages électriques et de la pluie (ce mois s’est avéré être le plus humide jamais enregistré dans l’ouest du Texas).
Vers 23h15 ce samedi soir, un ouvrier agricole nommé Pedro Saucedo (ou Saucido) et son ami Joe Palaz étaient en route pour rentrer chez eux depuis Levelland. Quelques miles au nord-ouest de la ville, il avait quitté la route 116 pour une route secondaire, quand les deux hommes ont remarqué un éclair lumineux dans un champ sur leur droite. Sans s’inquiéter, il a continué à conduire et à discuter jusqu’à ce que soudain le moteur s’arrête et les lumières s’éteignent. En essayant de redémarrer le moteur, Saucedo a aperçu quelque chose qui ressemblait à une boule enflammée ou une tornade de feu se dirigeant rapidement vers le camion. Vétéran des combats en Corée, Saucedo a réagi instantanément. Comme il le décrira plus tard, « Je suis sorti du camion et me suis jeté au sol parce que j’avais peur. J’ai appelé Joe mais il n’est pas sorti. L’objet est passé directement au-dessus de mon camion avec un grand bruit et un souffle de vent. Ça ressemblait à du tonnerre et mon camion a été secoué par l’éclair… J’ai ressenti beaucoup de chaleur. » Après être sorti et avoir vu l’objet disparaître en direction de Levelland, il a redémarré le moteur et est retourné à Levelland pour signaler l’incident au shérif.
Le shérif a rapidement reçu des rapports d’autres personnes qui avaient conduit dans la même zone à peu près au même moment. Ils ont dit qu’ils avaient aussi vu un objet enflammé qu’ils décrivaient comme un « œuf volant » ou un « boulet de feu en forme d’œuf ». Leurs voitures, comme celle de Saucedo, s’étaient arrêtées puis avaient redémarré lorsque l’objet avait disparu. Plusieurs habitants de la ville ont appelé les autorités pour signaler de vifs éclairs dans le ciel, et le commentaire de la police selon lequel « tout le monde qui a appelé était très excité » était probablement un euphémisme.
Sous des titres tels que « Objet mystérieux arrête les voitures dans l’ouest du Texas », ces histoires ont fait la une des journaux à travers le pays. La nouvelle s’est répandue rapidement. Toute la journée du dimanche, des dizaines de personnes au Texas et au Nouveau-Mexique ont raconté qu’elles avaient elles aussi vu des objets enflammés et des éclairs lumineux dans le ciel la nuit précédente. Un nombre étonnamment élevé de citoyens semblent avoir été dehors tard cette nuit orageuse de samedi, mais apparemment aucun d’eux n’a remarqué de foudre ordinaire – seulement des « quelque chose » fantomatiques décrits diversement comme une masse brûlante, une grande lumière, un objet en forme d’œuf de 200 pieds de long illuminé comme s’il était en feu, quelque chose comme des néons, des objets qui étaient rouges, brillants, enflammés, bleu-vert ou vert pulsatile.
Sans surprise, avec toute cette publicité, l’incident original a rapidement pris de nouvelles dimensions. Saucedo a amplifié ses premières déclarations et s’est souvenu que l’objet était « en forme de torpille » et ressemblait « à du cuivre rougeâtre ». L’objet a cessé de voler sur le sol et a été vu dans le ciel à diverses altitudes. Plusieurs témoins se sont souvenus avoir vu des fenêtres ou des ouvertures et une sorte de lumière ou d’éclat à l’intérieur. Certains ont même dit que l’objet avait une queue comme un avion à réaction ou une comète. Les rapports qui étaient clairement liés au phénomène météorologique ont été mélangés à d’autres, tels que l’observation d’un rancher qui, deux semaines plus tôt, avait vu un objet métallique lumineux de forme ovale dans le ciel clair à une altitude de 10 000 pieds. Lorsque le National Investigations Committee on Aerial Phenomena (NICAP) a publié son rapport sur l’incident, il n’a rien dit sur l’objet vu par Saucedo mais a cité un témoin non identifié affirmant que l’objet était « 100 pieds de long, en forme de cigare, de couleur cuivre rougeâtre et avait des ouvertures ou des fenêtres ».
Alors que l’incident de Levelland s’est terminé avec de plus en plus de témoins disant ce qu’ils pensaient avoir vu et se souvenant de choses qu’ils avaient oubliées, les choses ont commencé à chauffer à nouveau ailleurs au Texas. Dans la nuit du 4 novembre, deux policiers de Damon, à environ 50 miles au sud de Houston, patrouillaient lorsqu’ils ont vu un objet lumineux traverser le ciel d’ouest en est à une grande vitesse. Puis, sans avertissement, il s’est arrêté et est venu droit sur eux. Les policiers ont dit qu’il était de forme ovale, avec un fond plat, et brillait comme un morceau de métal chaud. Lorsqu’il était à environ 150 pieds d’eux, ils ont ressenti une vague de chaleur intense. L’objet a ensuite changé de direction et est parti à une vitesse incroyable.
Au moment où cette histoire a été publiée, des douzaines de personnes dans la région de Houston ont signalé avoir vu des objets volants lumineux dans le ciel la nuit précédente. Deux résidents de Pearland ont déclaré avoir vu un objet en forme d’œuf avec une lumière brillante à l’intérieur. Un autre habitant a dit qu’il avait vu un objet en forme de cigare avec des lumières clignotantes de différentes couleurs. Une femme a déclaré avoir vu trois objets en forme d’œuf avec des lumières clignotantes vertes et rouges.
Les observations se sont poursuivies pendant plusieurs jours, avec des dizaines de personnes signalant des objets en forme d’œuf, de cigare et de soucoupe volante dans le ciel. De nombreux témoins ont également rapporté avoir ressenti des vagues de chaleur lorsqu’ils ont vu les objets.
Il y avait évidemment beaucoup de spéculation sur ce que ces objets pourraient être. Certains ont suggéré qu’il s’agissait de météorites ou d’autres phénomènes naturels, tandis que d’autres ont affirmé qu’il s’agissait d’avions ou de ballons top secrets testés par le gouvernement. Il y avait aussi ceux qui croyaient que les objets étaient d’origine extraterrestre.
La Force aérienne des États-Unis a lancé une enquête sur les observations et a conclu que les objets étaient probablement des ballons-sondes ou d’autres types d’aéronefs. Cependant, cette explication n’a pas satisfait de nombreux témoins, qui ont insisté sur le fait que les objets qu’ils avaient vus ne ressemblaient à rien de ce qu’ils n’avaient jamais vu auparavant.
En fin de compte, l’incident de Levelland reste l’un des plus célèbres cas non résolus d’observations d’OVNI. Même aujourd’hui, de nombreuses théories circulent sur ce que ces objets pourraient avoir été, allant des phénomènes naturels aux vaisseaux spatiaux extraterrestres. Quoi qu’il en soit, l’incident de Levelland reste gravé dans la mémoire de ceux qui l’ont vécu et continue d’alimenter la fascination du public pour le phénomène OVNI.
D’autres situations et exemples passionnants…
Effets et Causes
Lorsqu’on lui demande d’expliquer ce qui a causé les pannes de moteurs, radios, montres, etc. signalées pendant la semaine des observations de Levelland, tout élève de physique de lycée qui répondrait « une nouvelle sorte de force électromagnétique » recevrait à juste titre une note de zéro. Certes, il y a des phénomènes physiques que le scientifique ne comprend pas encore, mais il sait que les forces électriques et magnétiques ne peuvent pas et ne feront pas tous les exploits attribués par les enthousiastes des soucoupes.
Les pannes électriques attribuées aux forces E-M ont sans doute eu diverses causes. Les moteurs d’automobile peuvent caler pour de nombreuses raisons. La pluie s’infiltrant sous le capot d’une voiture peut tremper l’allumage et interférer temporairement avec son bon fonctionnement. Le sable, la poussière ou une vaporisation dans la conduite de carburant peuvent faire de même. La carrosserie d’une voiture est en métal et enferme complètement le système d’allumage et le moteur. Le moteur s’arrête s’il est privé d’essence ou d’oxygène, mais il ne s’arrête pas si un éclair frappe la voiture. La carrosserie métallique agit comme un bouclier que les forces électriques ne peuvent pas pénétrer.
Tout conducteur sait que la réception sur une radio de voiture varie normalement de mauvaise à passable ; elle reste rarement constante. En passant sous une ligne électrique, une voiture peut ne recevoir aucun signal radio. Une ligne haute tension peut être entourée d’un champ électrique qui fait bourdonner ou grincer une radio et bloque complètement la réception. Une statique ou un signal interférent puissant peut facilement brouiller la radio d’une voiture, mais aucun champ électrique, statique ou oscillant, ne peut tuer le moteur d’une voiture, éteindre ses lumières, arrêter l’horloge du tableau de bord ; il ne pourrait pas arrêter la montre du conducteur, et il ne pourrait pas arrêter une montre d’homme sans gravement blesser le porteur, même s’il se tenait dans un champ ouvert.
Les radios et les téléviseurs peuvent mal fonctionner pour de nombreuses raisons. Ils ont peut-être simplement besoin d’un bon réparateur ! Un avion qui passe, une station de transmission plus puissante à l’antenne, une activité aurorale, un temps orageux, des radiations ultraviolettes, ou des nuages d’atomes éjectés du soleil – n’importe lequel de ces éléments peut perturber la communication radio ou télévisuelle, mais ils n’interfèrent pas avec le fonctionnement des moteurs à essence.
Tous les météores assez brillants pour être vues peuvent provoquer des interférences radio et télévisuelles – et pendant la première semaine de novembre, la pluie de météores des Taurides approche de son maximum. Bien que les météores n’émettent pas, en elles-mêmes, une quantité appréciable d’énergie radio, la friction entre le corps météorique qui se déplace rapidement et l’atmosphère produit une traînée de gaz chauds qui peut momentanément refléter les ondes radio. Les météores les plus brillantes laissent derrière elles un nuage persistant de gaz lumineux et électrifié qui peut absorber les ondes radio et ainsi masquer les signaux entrants pendant plusieurs minutes après le passage du météore. Un boulet de feu spectaculaire observé vers 20h30 MST le 18 avril 1962, a momentanément éteint les lumières de rue de la ville d’Eureka, Utah ; il était si lumineux qu’il a déclenché le contrôle photoélectrique, tout comme l’aube.
Aucune force imaginable – électrique, magnétique ou gravitationnelle – n’aurait pu causer tous les effets attribués à la miraculeuse force électromagnétique des soucoupes. Un champ E-M aux pouvoirs postulés est aussi improbable qu’une force qui soulèverait des pommes tombées au sol et les attirerait pour les réunir avec les branches de leur arbre parent.
Supposons un instant, cependant, que les incidents de l’épidémie de Levelland se soient produits tels qu’ils sont décrits par le comité du NICAP. Si des OVNI avaient visité la terre cette semaine-là, projetant un champ de force qui agissait comme on le prétend, d’autres événements auraient également dû se produire.
Des milliers d’automobiles auraient dû être, mais ne l’ont pas été, temporairement désactivées à proximité de chaque OVNI arrêtant les voitures. Des embouteillages fantastiques ont parfois été causés par le temps torride et les blocages de vapeur conséquents dans les conduites de carburant des moteurs d’automobile. En juin 1961, par exemple, une vague de chaleur soudaine à Boston a causé une épidémie de blocages de vapeur qui a immobilisé la circulation sur les principales autoroutes pendant trois heures. Sur certaines sections de la route, tant de voitures étaient immobilisées que, avec leurs capots ouverts pour se rafraîchir, elles ressemblaient à « une convention de pélicans ». Aucun tel embouteillage n’a été signalé en relation avec les OVNI de 1957. À South Springfield, Ohio, une voiture et un taxi ont calé, mais les véhicules autour d’eux n’ont connu aucun problème. Une voiture a calé à Houston et une autre à Santa Fe, mais la circulation autour d’elles s’est déroulée comme d’habitude.
Des centaines de téléviseurs auraient dû brouiller, mais ne l’ont pas fait, à proximité de chaque OVNI brouillant la télévision.
De manière tout aussi surprenante, personne ne s’est plaint des interférences des OVNI avec les chaînes hi-fi, les aspirateurs, les réfrigérateurs, les machines à laver, les fers, les congélateurs ou les rasoirs électriques. Aucun avion, hélicoptère, moto ou paquebot n’a signalé de problème de moteur.
Au moins deux atterrissages ont été signalés, au Nouveau-Mexique et dans l’Ohio. Aucune preuve physique d’atterrissage n’a pu être trouvée : les arbustes n’ont pas été écrasés, l’herbe n’a pas été brûlée, le sol n’a pas été perturbé.
À l’exception du Sebago, aucun radar n’a signalé la présence d’un OVNI.
Des équipes de Moonwatch, spécialement formées pour détecter, observer et tracer le chemin exact des objets en mouvement dans le ciel, étaient en alerte cette semaine dans tous les États-Unis et le Canada. Elles n’ont pas vu un seul objet volant non identifié.
Champs G et Propulsion des OVNI
Encore plus fantastique que la force E-M qui arrête les voitures et coupe les radios est le champ gravitationnel artificiel ou « champ G », que les enthousiastes des soucoupes invoquent pour expliquer tous les OVNI dont le comportement rapporté contredit clairement les lois de la physique. En utilisant des forces électromagnétiques, les OVNI seraient supposément capables de créer une variété de champs G selon les besoins, à utiliser comme arme de défense, moyen d’invisibilité ou méthode de propulsion.
Les écrivains de science-fiction ont régulièrement utilisé des expédients similaires tels que « boucliers gravitationnels« , « champs de force« , « lecteurs d’inertie » et « torsions spatiales » pour déplacer rapidement leurs héros de la Terre à des parties éloignées de la galaxie. Les physiciens rêvent également de révéler de nouveaux aspects de la nature qui permettraient à l’homme d’annuler les effets de la gravité et de faire des raccourcis à travers l’espace. Mais ils réalisent que ces dispositifs, même s’ils ne sont pas théoriquement impossibles, doivent attendre des découvertes inimaginables sur la nature et sont, pour le moment, lointains.
Contrairement à l’enquêteur amateur d’OVNI, le conteur et le physicien savent que si de telles avancées sont réalisées, elles élargiront notre compréhension du cosmos, comme l’ont fait les intuitions créatives de Galilée, Newton et Einstein. Mais les nouvelles découvertes ne peuvent pas invalider ce que nous avons déjà appris sur le fonctionnement de l’univers. Beaucoup des propriétés attribuées aux OVNI impliquent une rupture complète de la loi physique. Elles appartiennent au domaine de la magie, pas de la science. Voyager à des vitesses proches de celle de la lumière, inverser instantanément la direction, atteindre une accélération ou une décélération maximale en une fraction de seconde, devenir invisible à volonté – de telles prouesses sont impossibles pour un corps solide se déplaçant dans une atmosphère ou dans l’espace. La plupart des partisans sérieux de l’hypothèse des soucoupes reconnaissent que de telles actions sont impossibles, selon nos connaissances actuelles, mais ils soutiennent que des races extraterrestres plus avancées que les Terriens ont sans doute trouvé de nouvelles sources d’énergie et développé de nouvelles méthodes de propulsion. Des théories élaborées ont été construites, exprimées dans un jargon scientifique presque incompréhensible, pour montrer que les OVNI ne violent pas les lois de la physique, mais fonctionnent simplement selon des lois encore inconnues des êtres humains.
Pour les enquêteurs d’OVNI dont la formation professionnelle se situe principalement dans d’autres domaines que la physique – affaires, arts, divertissement, science militaire, gouvernement, droit, médecine ou religion – de telles théories peuvent sembler plausibles. Mais pour le physicien, elles semblent si irrationnelles qu’elles ne méritent même pas de discussion, et il les rejette comme des absurdités. Les croyants en soucoupes dénoncent alors le physicien comme un bigot, se plaignent de son « esprit fermé » et invoquent pieusement le spectre de Galilée. Ils oublient apparemment que les persécuteurs de Galilée étaient des spécialistes en théologie et avaient seulement une connaissance superficielle de l’astronomie.
L’une des premières théories sur la propulsion des OVNI suggérait que les soucoupes tiraient leur énergie des lignes de force du champ magnétique terrestre. Un auteur a écrit :
« La Terre étant simplement un énorme aimant, une dynamo entourée de lignes de force magnétiques comme ses bobines, comptées pour être de 1 257 au centimètre carré dans une direction et de 1 850 au centimètre carré dans l’autre direction (courants de Foucault), indique que la loi naturelle a placé ces lignes aussi proches les unes des autres que les cheveux sur la tête. Et pourtant, elles ne se touchent ni ne se croisent si on les laisse tranquilles. Si cela se produisait accidentellement, la catastrophe se propagerait comme un projecteur et détruirait tout sur son passage. »
Le même auteur affirme qu’une telle « catastrophe » est la véritable explication de la mort de Mantell. Supposément en désaccord avec son approche proche, les occupants de la soucoupe qu’il poursuivait ont manipulé certaines des lignes de force jusqu’à ce qu’elles se croisent devant Mantell ; la surtension résultante a fait tomber l’avion. Dans certaines conditions, ajoute-t-il, le croisement des lignes peut produire des effets souhaitables, tels que l’Aurore Boréale, lorsque « nous avons des lignes de force magnétiques qui se croisent au niveau ou près des pôles géographiques et magnétiques et en conséquence, nous voyons ces belles lumières colorées. »
Pour le physicien, ces déclarations sont un mélange verbal peu savoureux. Les lignes de force ne peuvent fournir une source d’énergie et elles ne peuvent causer d’explosions – elles ne sont même pas réelles. Créées simplement pour décrire le comportement des champs magnétiques, elles n’ont pas plus d’existence objective qu’un train de pensée. En utilisant la fiction pratique selon laquelle les lignes de force émergent du pôle magnétique nord, s’écartent lorsqu’elles s’écoulent autour de la Terre, puis se regroupent lorsqu’elles entrent dans le pôle magnétique sud, le physicien peut cartographier les variations observées dans le champ magnétique terrestre. De la même manière, le géographe utilise des lignes de contour pour cartographier les zones hautes et basses à la surface de la Terre.
Un vaisseau spatial ne pourrait se propulser en s’accrochant à des lignes de force magnétiques pas plus qu’un homme ne pourrait voyager de Philadelphie au Pérou en glissant le long de la 75e ligne de longitude.
Les étudiants les plus sophistiqués du comportement des OVNI ne proposent pas les lignes de force magnétiques comme source d’énergie. En fait, ils passent légèrement sur la question délicate de la manière dont les soucoupes sont propulsées et affirment vaguement que les véhicules extraterrestres obtiennent de l’énergie (apparemment sans effectuer de travail équivalent) en se branchant d’une manière ou d’une autre sur les rayons cosmiques et les champs magnétiques qui existent dans l’espace. Ainsi, ayant accès à une puissance illimitée, une soucoupe utiliserait supposément des forces E-M pour créer et s’envelopper dans une sorte de cocon de gravité artificielle. Ce champ G coupe l’attraction de la Terre et d’autres corps célestes, permet à la soucoupe d’attirer ou de repousser tout objet approchant, et lui permet de voyager presque aussi vite que la lumière sans subir d’augmentation de masse ou de transformation en énergie.
Le Mythe du Champ G
Pour expliquer les prétendues propriétés et comportements des soucoupes volantes, de nombreuses spéculations ont été publiées sur la nature et le fonctionnement du champ G. De l’avis du physicien, la plupart de ces idées relèvent davantage de la magie que de la science, mais nous allons brièvement les résumer, avec quelques commentaires entre parenthèses.
Un OVNI pourrait supposément voyager à des vitesses de milliers de kilomètres par heure et briser la barrière du son sans faire de bruit car le champ G créerait une sorte d’enveloppe protectrice autour de la soucoupe. Mais si le champ G tombe en panne pour une raison quelconque, ouvrant ainsi l’enveloppe protectrice, alors l’air ionisé en mouvement heurte l’air statique ordinaire et crée la détonation assourdissante produite par certains OVNI. (Même avec un champ G intact, une limite ou un gradient existerait toujours entre l’air entraîné par la soucoupe et l’air qui ne l’est pas. Un impact assourdissant se produirait certainement à cette barrière.)
Les OVNI « invisibles » deviendraient tels en utilisant le champ G pour dévier ou défléchir les rayons de lumière. (Il est vrai que la lumière des étoiles passant près du champ gravitationnel du soleil subit une déviation qui fait que l’étoile semble légèrement déplacée de sa position réelle sur la sphère céleste, mais un déplacement apparent ne diminue pas une étoile et ne la rend pas invisible. De plus, la déviation n’est que de 1,75 secondes d’arc, moins de la moitié d’un millième de degré ! Pour produire même cette petite déviation, un groupe de soucoupes devrait pouvoir augmenter sa masse pour égaler celle du soleil : 1,97 fois 10^33 grammes ! Ce que cette augmentation de masse ferait au reste du système solaire est impensable.)
Les cheveux d’ange (voir le chapitre XI) sont supposés être un produit résiduel du fonctionnement du champ G. L’ionisation de l’air à l’intérieur du champ G créerait soi-disant des atomes lourds qui réagiraient chimiquement avec les atomes de l’air ordinaire pour produire une sorte de précipité qui tombe au sol et disparaît à mesure que l’ionisation diminue. (Dans un laboratoire de physique, ioniser signifie enlever un électron à un atome électriquement neutre. L’atome résultant ne serait pas plus lourd. Le contact entre l’air ordinaire et celui dans la traînée ionisée d’une météorite n’a jamais encore produit de « cheveux d’ange ». Aucun laboratoire n’a jamais signalé que les isotopes de l’oxygène, de l’hydrogène, de l’azote et d’autres éléments de l’atmosphère peuvent réagir avec leurs analogues normaux pour produire des précipités. Un changement d’ionisation ne peut pas faire disparaître un composé chimique.)
L’enveloppe d’air enfermée par le champ G est supposée permettre à un OVNI d’accélérer ou de changer de direction instantanément, même à des vitesses énormes, car l’OVNI n’encounterait pas de friction atmosphérique. (Les véhicules se déplaçant dans le champ gravitationnel de la terre sont également entourés d’un coussin d’air, mais ils doivent quand même surmonter la friction.)
À ce stade, tout le mythe du champ G s’effondre. L’une des lois fondamentales établies par Newton, à laquelle aucune exception n’a jamais été trouvée en laboratoire, stipule qu’un objet en mouvement continuera de se déplacer en ligne droite à moins qu’il ne rencontre une force appliquée. Supposons, un instant, qu’un bouclier gravitationnel puisse soudainement être interposé entre un engin spatial et la terre, amenant ainsi l’engin à inverser sa direction de vol. Les occupants seraient toujours soumis à la loi de l’inertie. Ils seraient projetés contre la paroi de l’engin avec une violence bien plus grande que celle ressentie par un avion s’écrasant sur terre d’une altitude de 30 000 pieds. Il n’y aurait aucun amortissement du choc.
De tels rêves démontrent un mépris presque méprisant pour la réalité. Les physiciens admettent ne pas encore comprendre la nature fondamentale de la gravité, mais ils savent beaucoup de choses sur son action. La gravité est la force qui maintient l’univers ensemble. Elle exerce une attraction sur tous les objets du monde physique – la terre, la lune, les planètes, notre soleil, les étoiles lointaines, et même les étoiles d’autres galaxies. Tous ces corps sans exception se déplacent selon la loi de la gravitation universelle formulée par Newton et affinée par Einstein : chaque particule de l’univers attire chaque autre particule avec une force proportionnelle au produit de leurs masses, et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare.
Électricité, Magnétisme, et Gravité
Aucun scientifique responsable ne prétendrait que l’homme a découvert tout ce qu’il y a à savoir sur l’univers, et peu insisteraient sur le fait qu’une sorte de bouclier pour la gravité est une impossibilité absolue. Cependant, jusqu’à présent, aucun laboratoire n’a détecté de phénomène qui pourrait être un indice de la « gravité négative ». Ces dernières années, les physiciens nucléaires ont parfois aperçu ce qui a été appelé « anti-matière« , des électrons à charges positives et des protons à charges négatives – l’inverse de leurs charges dans le monde normal. Certains chercheurs ont spéculé sur les propriétés gravitationnelles de l’anti-matière et se sont demandés si elle pourrait exercer une force qui repousserait au lieu d’attirer.
Jusqu’à présent, personne n’a pu penser à une expérience pour tester cette idée. Même si quelqu’un trouvait un moyen de collecter une petite quantité d’anti-matière, lorsqu’il la mettrait en contact avec la matière normale, celle-ci, lui et son environnement exploseraient instantanément comme une bombe à neutrons super-colossale. De nombreux physiciens pensent que, puisque les forces électriques fonctionnent indépendamment des forces gravitationnelles, l’échange des charges sur les protons et les électrons n’aurait probablement aucun effet sur le champ gravitationnel. Une étude théorique et des calculs pourraient un jour fournir une réponse.
Note de Toledo du 5 octobre 2023 : Ces deux dernières semaines le CERN en Suisse a réalisé une expérience démontrant que l’anti-matière tombe exactement comme la matière « normale » dans un champ magnétique, soit 70 ans plus tard ;>
Depuis des années, les scientifiques recherchent une « théorie du champ unifié », une seule équation qui décrirait les interrelations entre les forces électriques, magnétiques et gravitationnelles. Une telle déclaration mathématique révélerait le lien mystérieux qui maintient ensemble le noyau atomique, donne aux atomes leur structure unique et maintient les étoiles dans leurs courses. Mais cette équation unificatrice, lorsqu’elle sera trouvée, ne rendra pas nos connaissances actuelles invalides. Les enthousiastes se trompent eux-mêmes lorsqu’ils basent leur croyance en les soucoupes volantes sur l’espoir de renverser les lois de la gravité et de l’inertie. La gravité, le magnétisme et l’électricité sont de véritables forces physiques, aussi réelles que la lumière, l’air, les maisons, les arbres ou les personnes. Elles ne peuvent agir qu’en fonction des lois de la nature qui, contrairement aux lois adoptées par les législatures, ne sont pas sujettes à abrogation. Aucune manipulation de mots, aucun argument, aucun souhait ne peut changer ces lois pas plus qu’ils ne peuvent arrêter le lever du soleil ou le déclin de la lune.
Si l’homme doit un jour apprendre à contrôler la force de gravité, il réussira non pas en niant la réalité des lois, mais seulement en découvrant ce qu’elles sont et en essayant de les comprendre.
Note de Toledo du 5 octobre 2023 : A ce jour, l’unification des forces n’est pas encore réalisée…
Chapitre x – Les contactés
Toujours passionnant, mais pas traduit.
Chapitre xi – Cheveux d’ange, pankakes, etc.
Toujours passionnant, mais pas traduit. On parle beaucoup de supposés fragments de soucoupes volantes.
Chapitre xii – Effets spéciaux
Toujours passionnant, mais pas traduit. On parle beaucoup de supposés fragments de soucoupes volantes.
Chapitre xiii – Investigateurs, l’air force et les civils
Toujours passionnant, mais pas traduit.
Compléments d’informations sur une autre source
Mais oui, c’est extraordinaire, il y a déjà eu une commission par le passé qui étudiait les OVNI, et faisait des rapports classifiés, l’ATIC (History of Air Technical Intelligence Center). On peut trouver trace de ces documents ici :
Ou même des kilomètres de documents PASSIONNANTS sur le site de la CIA, ici :
https://vault.fbi.gov/UFO/UFO%20Part%2012%20of%2016
On trouve des perles, comme celle-ci (page 29) :
En automne 1947 l’Air Force a lancé l’étude d’un rapport appelé « Soucoupes volantes » …
Pour cela, des services civiles et militaires ont été impliqués : astronomes, psychologues, spécialistes en électroniques, météorologues, ingénieurs en aéronautique et physiciens.
En décembre 1949, 375 rapports ont été étudiés !
Les données disponibles à l’époque indiquaient que la majorité des rapports concernant d’objets volants non identifiés pouvaient être considérés comme des interprétations erronées de divers objets conventionnels, une partie d’hystérie, de phénomènes météorologique, d’aberrations lumineuses, ou de farces.
A ce jour (1952), près de 1500 rapports ont été analysés en rapport avec ce phénomène…Environ 20 pour cents des cas ne peuvent définitivement pas être compris dans les catégories citées précédemment.
La difficulté d’obtenir de bons rapports vient de données insuffisantes, comme la taille, la forme, la composition ou les caractéristiques de vol (vitesse, accélération, altitude, tape exacte de manœuvre, etc.) de ces objets.
En raison de l’insuffisance de ces données de base, l’armée de l’air a, par le passé, consacré ses efforts à déterminer si ces apparitions inexpliquées indiquaient l’existence d’une menace pour les États-Unis. Au départ, on pensait que l’étude d’un grand nombre de rapports pouvait dégager un certain schéma. À ce jour, aucun schéma ne s’est matérialisé pour révéler quoi que ce soit qui puisse être interprété comme une indication de l’existence d’une menace pour les États-Unis. Néanmoins, puisque ces observations inexpliquées persistent, l’armée de l’air poursuivra ses investigations, en accordant une attention adéquate, mais non frénétique.
Cependant, il est de notoriété que les rapports de personnes dont la formation et l’expérience de l’observation des objets aériens sont les seuls susceptibles de produire un matériel adapté à une analyse systématique. L’armée de l’air prévoit de fournir des outils supplémentaires pour aider ces observateurs à obtenir les données de base dont elle a besoin.
Des observations similaires ont été rapportées déjà dans les Temps Bibliques…Les témoignages actuelles remontent généralement à 1946.
Ce que j’en pense…
En parallèle avec aujourd’hui…En 1952, des météores avaient été pris pour des OVNIS, en même temps que le radar enregistrait des blips étranges. Cela rappelle un peu notre affaire avec Kevin Day dans le Nimitz, même si le phénomène semble un peu différent.
Il est très intéressant que les observations de cette époque sont parfaitement identiques à celles d’aujourd’hui, et que les mêmes pilotes aguerris étaient déjà trompés par des objets et / ou des phénomènes courants, vus sous un angle qui ne l’était pas.
Aujourd’hui, la capacité d’observation des pilotes commerciaux est plus faible encore, car l’assistance au pilotage demande plus de regarder le tableau de bord que l’extérieur. Ce qu’on a de nouveau aujourd’hui, ce sont les satellites Starlink qui arrivent même à duper des …astronautes.
Et les objets célestes habituels sont toujours aussi bien représentés, de nombreuses vidéos ces dernières années l’ont démontré.
Nous voyons aussi que les mythes associés aux soucoupes volantes ont été créés il y a bien longtemps, et que les mots illustrant le phénomène, comme :
- Téléportation
- Choses ou des êtres inconnus et lumineux
- Vaisseaux d’explorateurs
- Voyageurs venus d’ailleurs
- Antigravitation
- Champs magnétiques
- Champs antigravitationnels
- Torsion de l’espace
…Font partie de l’imagerie populaire depuis plus de 70 ans !
En 1950, une organisation militaire (l’ATIC…) avait déjà enquêté sur plus de … 1500 cas ! Toute coïncidence avec les déclarations de l’AARO sont évidemment pures coïncidences…
On expliquait « que presque tous les « vaisseaux spatiaux » signalés étaient le résultat d’une incapacité à identifier un phénomène naturel »…et que… « trop peu d’éléments étaient disponibles pour permettre une identification positive… ».
Aujourd’hui, Mick West nous parle du LIZ, soit de phénomènes présentant trop peu d’informations visuelles pour être identifiés ! (Je vous laisse aller lui dire qu’il n’a rien inventé ;>)
On décrivait déjà la mauvaise logique de l’analyse faite par des personnes ne suivant pas un processus scientifique, et que certains demandaient de « croire plutôt que …savoir… », et on avait déjà bien identifié la notion de « preuve », ou plutôt de son absence.
Ce qui est très intéressant, c’est que les formes étaient déjà discutées et cataloguées à cette époque, et plus curieusement, elles ressemblent à celles qui sont rapportées aujourd’hui. Il en est de même que leurs mouvements ou leurs systèmes de propulsion supposés.
Leurs provenances imaginées étaient déjà celles que l’on entend aujourd’hui : La lune, Mars, ou d’autres objets interstellaires, et les soucoupes pouvaient déjà utiliser leurs champs antigravitationnels pour devenir invisibles, échapper au radar ou dévier les tirs de missiles.
A moins qu’elles ne viennent du futur ? En tout cas on y pensait déjà dans le passé ;>)
On croirait entendre Jack Sarfatti …
Une partie sympa concerne les…ballons !
Aujourd’hui, avec ces dernières affaires de ballons Chinois, on a presque l’impression que l’on venait d’inventer du neuf ! Que nenni…
Concernant le document de la CIA…
Passionnant, non, cette étude incluant des « astronomes, psychologues, spécialistes en électroniques, météorologues, ingénieurs en aéronautique et physiciens » !
On se plaignait déjà des données incomplètes, de l’impossibilité de trouver des tendances, et pourtant un grand nombre de rapports produits par des gens qualifiés.
Le plus amusant ? L’idée que l’on trouvait déjà des UFO dans la Bible.
Comme un air de déjà-vu.
Incroyable, non, tout cela voici il y a si longtemps !
Conclusions
Bien sûre, à la lecture de ces informations, on va constater facilement les points suivants :
- On n’a rien inventé qui n’existait déjà autrefois
- On n’a rien de plus aujourd’hui en termes de preuves qu’il y a 70 ans en arrière
- Autrefois déjà, même les bons pilotes étaient floués par des phénomènes atmosphériques
- Il y avait déjà de nombreuses personnes qui faisaient des déclarations spectaculaires sans fournir de preuves
- L’armée enquêtait déjà sur le « Phénomène », dont elle pensait fréquemment qu’il s’agissait d’engins de surveillance « Russes »
- Le narratif pseudo-scientifique existait également, pas besoin de Grusch pour nous ramener ces théories holographiques extra-dimensionnelles
Au final on fait quoi ?
Voili-voilà. Je ne peux pas affirmer que ces faits démontrent l’absence des OVNI intersidéraux, et d’autres objets sidérants dans la Bible, ou pas.
Certains vous diront que c’est la preuve qu’ils existent, et que cela fait depuis la mémoire d’Homme que l’on rencontre ces visiteurs croisant dans nos cieux.
D’autres rétorqueront que l’ont court après les mêmes Mythes depuis que l’Homme est homme.
Mais entre nous, je trouve quand même que ces lectures jettent une ombre plutôt défavorable sur les histoires que l’on entend aujourd’hui, non ?
Et que cela nous laisse présager que ni Grusch, ni Nolan, Ni Elizondo, n’arriveront à nous prouver quoi que soit, et que la « Divulgation » pourrait encore un peu se faire attendre, en tout cas plus que les 18 mois promis par Coulthart.
On verra bien.
Vous pouvez toujours m’écrire un mail pour contester…
Entre temps, cet article est assez sympa, en rapport
1969 – Le Mystère des soucoupes volantes
Celui-ci aussi…
Analyse – OVNI : Le faible narratif des scientifiques croyants