Ceci est une traduction de l’article parue dans « The Drive » Écrit par ADAM KEHOE ET MARC CECOTTI LE 23 MARS 2021
Plusieurs destroyers ont été pris d’assaut par de mystérieux « drones » au large de la Californie pendant de nombreuses nuits.
La série d’événements inquiétants survenus au cours de l’été 2019 a donné lieu à une enquête qui est remontée jusqu’aux plus hauts échelons de la Marine.
TRADUCTION
En juillet 2019, une série d’événements pour le moins étrange s’est déroulée autour des îles Channel de Californie. Pendant plusieurs jours, des groupes d’avions non identifiés, que la marine américaine appelle simplement » drones » ou » UAV « , ont poursuivis les navires de cet escadre, ce qui a déclenché une enquête de haut niveau.
Au cours de ces rencontres nocturnes, jusqu’à six aéronefs ont été signalés comme tournant autour des navires en même temps. Les drones ont été décrits comme volant pendant des périodes prolongées dans des conditions de faible visibilité et effectuant des manœuvres effrontées au-dessus des navires de guerre de la marine près d’un champ d’entraînement militaire sensible situé à moins de 100 miles de Los Angeles. L’enquête qui a suivi a fait intervenir des éléments de la marine, des garde-côtes et du Federal Bureau of Investigation (FBI). Les incidents ont fait l’objet d’une attention particulière, y compris de la part du chef des opérations navales – le sommet de la chaîne de commandement de la marine.
Voici notre propre enquête sur ces événements, au cours de laquelle nous avons découvert qu’ils étaient d’une ampleur bien plus grande qu’on ne le pensait.
Une histoire étrange se dessine
L’année dernière, le documentariste Dave Beaty a révélé les premiers détails de ces événements, centrés sur le destroyer de classe Arleigh Burke USS Kidd (DDG-100). Ce premier récit décrit une rencontre tendue, qui a abouti au déploiement d’équipes de renseignement à bord.
De nouveaux documents élargissent considérablement les connaissances du public sur la portée et la gravité de cet incident et en révèlent d’autres qui se sont produits à peu près au même moment. Ces détails proviennent en grande partie de nos demandes en vertu de la loi sur la liberté de l’information (FOIA), qui ont abouti à la divulgation des journaux de bord des navires concernés. En outre, notre enquête a utilisé des centaines de giga-octets de données de localisation de navires du système d’identification automatique (AIS) pour reconstituer de manière scientifique la position des navires militaires et civils dans la zone pendant cette étrange série d’événements.
En utilisant la position de l’USS Kidd comme point de départ, nous avons pu identifier plusieurs autres navires qui se trouvaient à proximité de celui-ci pendant les incidents en question, notamment les destroyers de la marine américaine USS Rafael Peralta, USS Russell, USS John Finn et USS Paul Hamilton. Les demandes ultérieures de communication des dossiers de ces navires nous ont permis de dresser un tableau composite des événements dans leur ensemble.
Première nuit : 14 juillet 2019
Il semble que les incidents aient commencé par une première observation d’un » drone » par l’USS Kidd vers 22h00 la nuit du 14 juillet 2019. Les journaux de bord comme celui ci-dessous fournissent des informations sur le cap et la vitesse du navire. De plus, ils enregistrent toute autres informations pertinentes sur des événements inhabituels ou des changements dans le comportement du navire. Ce journal enregistre la première observation de drone :
Comme indiqué précédemment, deux drones, généralement décrits comme des UAV ou des véhicules aériens sans pilote dans les journaux de bord, ont été repérés par le Kidd. L’équipe d’interprétation et d’exploitation photographique du navire, ou » équipe SNOOPIE « , désigne une équipe de renseignement photographique embarquée chargée de documenter rapidement les contacts inconnus, les événements ou autres objets d’intérêts.
Bien qu’un navire équipé du système Aegis comme l’USS Kidd dispose de certains des capteurs les plus sophistiqués au monde, les marins équipés d’appareils photo grand public agissent comme une sorte d’équipe agile de repérage et d’enregistrement des événements, capable de s’adapter rapidement aux conditions changeantes tout en fournissant une connaissance de la situation et en enregistrant ce qu’ils voient grâce aux méthodes traditionnelles de vidéo et de photo. Vous pouvez voir une équipe SNOOPIE en action et l’un de ses produits dans la vidéo ci-dessous :
Quelques instants après l’observation du 14 juillet, l’USS Kidd est entré dans une condition de communication restreinte destinée à renforcer la sécurité opérationnelle et à améliorer la capacité de survie. Cette situation est notée dans de nombreux journaux sous le nom de « River City 1″. Au cours de ces événements, les navires ont souvent engagé des protocoles de » contrôle des émissions « , ou EMCON, conçus pour minimiser leur profil d’émissions électroniques.
Moins de 10 minutes après l’observation, l’USS Kidd a informé l’USS Rafael Peralta de la situation. Les journaux de bord de l’USS Rafael Peralta montrent qu’aux alentours de 22h00, il a activé sa propre équipe SNOOPIE. Ils montrent également que l’USS John Finn a signalé d’autres observations.
Pour leur part, les journaux de bord de l’USS John Finn ont simplement fait état d’une possible activité des drones et de la désactivation du système de transpondeur AIS du navire. En fait, la désactivation sélective de l’AIS a été un défi pour nous dans la reconstitution des positions des navires, car nous avons parfois dû nous fier à la comparaison croisée des journaux de bord pour localiser la position des navires.
Peu après l’observation initiale, une lumière rouge clignotante a été repérée.
Parmi les entrées les plus dramatiques des journaux de bord de cet incident, on trouve celle ci-dessous, provenant de l’USS Rafael Peralta, qui décrit une lumière blanche planant au-dessus du pont d’envol du navire.
Le journal de bord indique que le drone a réussi à atteindre la vitesse du destroyer, qui se déplaçait à 16 nœuds, afin de maintenir une position en vol stationnaire au-dessus de l’héliport du navire. Pour compliquer encore ce qui était déjà une manœuvre complexe, le drone opérait dans des conditions de faible visibilité (moins d’un mille nautique) et de nuit.
À ce stade, la rencontre avait duré plus de 90 minutes, soit beaucoup plus longtemps que ce que les drones disponibles dans le commerce peuvent généralement supporter.
Selon les données AIS, peu de navires civils se trouvaient à proximité immédiate. L’AIS n’étant pas strictement obligatoire dans tous les cas et pouvant être désactivé, il est possible que d’autres navires se trouvaient également à proximité. Le vraquier (NOTE : Cargo transportant des données solides…) civil Bass Strait, cité plus tard dans l’enquête, était situé vers la limite nord de la zone de rencontre. Un pétrolier battant pavillon libérien, le Sigma Triumph, se trouvait juste au sud de la position des trois destroyers. L’ORV Alguita, un catamaran de 50 pieds, qui sera brièvement un sujet d’intérêt dans l’enquête officielle à venir, se trouvait juste au large de la pointe ouest de l’île San Clemente. Il est important de noter que l’île de San Clemente appartient à la marine et qu’elle est fréquemment utilisée à des fins d’entraînement et de essais militaires.
La carte suivante montre le trafic maritime autour des ports de Los Angeles et de San Diego le 14 juillet. La position de chaque navire à 22h00 est indiquée par un indicateur noir, et la trajectoire du navire avant et après l’heure de l’incident est indiquée par des points de couleur. Les positions approximatives de chaque groupe de navires sont marquées numériquement.
Les deux groupes de destroyers et l’ORV Alguita composent une forme approximativement triangulaire dont chaque côté mesure environ 50 miles nautiques de long, contenant une zone d’un peu plus de 1 000 miles nautiques carrés. Le détroit de Bass et l’USS Paul Hamilton étaient relativement proches au premier repère. L’ORV Alguita se trouvait au large de la pointe nord de l’île San Clemente, au deuxième repère. L’USS Kidd se trouve au troisième repère, et la formation de trois destroyers au quatrième repère. Le pétrolier Sigma Triumph est juste à l’ouest de la formation de trois destroyers au cinquième repère.
Deuxième nuit : 15 juillet 2019
En raison de nouvelles divulgations FOIA, nous savons maintenant qu’une autre série importante d’incursions a eu lieu la nuit suivante, le 15 juillet 2019.
Cette fois, l’USS Rafael Peralta a été le premier à repérer les objets et à déployer ses équipes SNOOPIE à 20h39.
À 21h00, l’USS Kidd avait également repéré les drones et a de nouveau déployé son équipe SNOOPIE. Les drones semblent avoir poursuivi les navires, même s’ils ont continué à manœuvrer tout au long de l’incident.
À 21 h 20, les journaux de bord de l’USS Kidd indiquent simplement « Multiples drones autour du navire » – avec le mot « au-dessus » barré :
17 minutes plus tard, l’ordre est donné de mettre en place les stations Mark 87 :
La signification de cette expression n’est pas très claire, mais elle pourrait faire référence au directeur électro-optique Mark 87 qui est un composant de l’énorme tourelle infrarouge et optique connue sous le nom de système de visée électro-optique Mk20 (EOSS) située au-dessus du pont. Ce système était à l’origine destiné à aider à diriger le canon de 5 pouces du navire, mais il assure également la surveillance et le suivi sur de longues distances. The War Zone a dressé un profil complet de ce puissant système optique, qui aurait pu être utile pour essayer de comprendre ce qui se passait autour du navire et pour éventuellement identifier les drones la nuit.
La référence pourrait également concerner les canons à chaîne Mk38 de 25 mm/87 du navire, qui sont également équipés pour être utilisés à distance via une boule FLIR, bien que cela soit moins probable. Il y a aussi l’adaptateur de fusil lance-ligne Mk 87 utilisé pour tirer des lignes vers d’autres navires pendant le réapprovisionnement en mer et d’autres activités, mais cela n’a guère de sens dans le contexte du moment.
A peu près au même moment, l’USS Russell enregistre une frénésie d’activité :
Les journaux décrivent des drones dont l’altitude baissent et qui semblent se déplacer en avant et en arrière, de gauche à droite.
Pendant ce temps, l’USS Rafael Peralta a reçu un appel radio d’un bateau de croisière, le Carnival Imagination, l’informant que les drones ne sont pas les siens et qu’ils ont vu jusqu’à cinq ou six drones manœuvrer à proximité :
L’incident s’est poursuivi dans la nuit, l’USS Rafael Peralta ayant d’abord enregistré deux drones, puis quatre drones à proximité de son navire :
Vers minuit, l’USS Russell signale une dernière observation :
Malgré la durée de près de trois heures de l’événement, aucun des navires de guerre impliqués ne semble avoir été en mesure d’identifier les drones.
Contrairement à la première nuit, la deuxième série de rencontres a eu lieu plus près de la côte. Plusieurs des observations par drone ont placé leur position entre l’île de San Clemente et San Diego. Les positions approximatives des navires et des observations par drone sont illustrées ci-dessous. Notez que les points de suivi indiquent la position des navires tout au long de l’événement, avec un point noir plus grand indiquant la position de chaque navire vers le début de l’incident à 20h45.
L’enquête officielle
Comme on pouvait s’y attendre pour une série de rencontres aussi inhabituelles, une enquête officielle semble avoir été lancée immédiatement. Le premier courriel que nous avons obtenu est daté du 17 juillet et fait référence à des conversations téléphoniques antérieures.
Dans la matinée du 18 juillet, un agent de liaison de la Marine auprès des garde-côtes a commencé à demander des mises à jour des informations sur les navires impliqués dans la rencontre, citant une « visibilité de haut niveau ».
Une heure plus tard, un agent spécial du Naval Criminal Investigative Service (NCIS), affecté à la 3e flotte en tant que » Staff CI Officer « , CI signifiant vraisemblablement » contre-espionnage « , remerciait un collègue de la Garde côtière. Ils ont mentionné que l’information serait transmise directement au commandant de la flotte du Pacifique et au chef des opérations navales (CNO) – le sommet de la hiérarchie de la marine, et un membre des chefs d’état-major interarmées.
Il semble que l’objet initial de leur enquête était l’ORV Alguita. Un courriel envoyé à peine 10 minutes plus tard exprimait le besoin de relayer les informations sur le navire à une équipe plus large.
À ce moment-là, un agent du bureau du FBI de Los Angeles a été inclus dans la chaîne de courriels. Les informations préliminaires indiquent que si l’ORV Alguita avait bien des drones à bord, ils avaient des capacités très limitées.
Un courriel de suivi dans la soirée du 18 juillet indiquait que les garde-côtes avaient contacté le navire directement par téléphone satellite. D’après la référence à l’île de San Nicolas et la période indiquée par les enquêteurs, il semble que l’ORV Alguita ait été examiné spécifiquement pour les événements du 14 juillet.
Les enquêteurs ont rencontré plusieurs problèmes à ce stade. Les propriétaires de l’Alguita ont nié avoir utilisé un drone pendant la période en question, et ont affirmé que leurs drones étaient incapables de fonctionner à plus de quelques mètres du navire. En outre, le drone Phantom IV est un petit quadcoptère et a une durée de vol maximale de 28 minutes, selon le fabricant DJI, ce qui est incompatible avec les longues durées des incidents et les performances générales décrites telles qu’observées dans les journaux de bord.
Bien qu’il n’en soit pas fait mention dans ces courriels, l’Alguita était aussi nettement à l’ouest des événements de la deuxième nuit, le 15 juillet, d’après les données AIS. Reconnaissant apparemment que l’ORV Alguita ne convenait pas, les enquêteurs ont admis qu’ils devaient continuer à chercher. Les courriels indiquent que les services de renseignement de la Marine ont commencé à jouer un rôle plus actif dans l’enquête à partir du 19 juillet, le directeur du Centre des opérations de renseignement maritime (MIOC) de la 3e flotte, identifié par l’acronyme C3F, faisant le lien avec le reste du bureau de renseignement du commandement, ou N2.
Les enquêteurs ont ensuite cherchés à exclure la possibilité que les drones soient exploités par la Marine elle-même. Le mardi de la semaine suivante, un représentant de la Fleet Area Control and Surveillance Facility (FACSFAC) basée à San Diego a précisé que les drones n’étaient utilisés par la Marine que dans certaines zones limitées. Il a ensuite fourni la carte suivante des zones opérationnelles (OPAREAS) avec une ventilation des plateformes utilisées.
De manière quelque peu énigmatique, l’un des enquêteurs a fait référence à des « observations récentes » et a précisé la nécessité de « corréler ou d’exclure des opérations ». Il a également demandé des données détaillant les opérations entre le 14 et le 17 juillet.
FACSFAC San Diego, à son tour, a envoyé des feuilles de calcul de l’activité programmée pendant cette période, et a expliqué que les opérations UAV sont surlignées en jaune. Bien que les programmes de vol qui nous ont été communiqués pour le 14 juillet soient complètement expurgés, le surlignage sous-jacent est visible. Aucun surlignage jaune n’est visible pour le 14 juillet :
Dans l’après-midi du 23 juillet, les enquêteurs s’efforçaient toujours de déterminer la cause derrière les incidents.
Le dernier courriel qui nous a été divulgué date du 25 juillet. Il fait référence à un briefing classifié sur les drones (appelés ici UAS).
Une autre demande de FOIA pour des informations sur ces briefings a été refusée en raison de leur niveau de classification. Après le 25 juillet, la piste des emails se refroidit.
Il est remarquable de constater que les incidents liés aux drones ont recommencé à cette époque. De nouvelles observations ont eu lieu aux premières heures des 25 et 30 juillet, au moment où les enquêteurs commençaient à examiner les briefings classifiés et cherchaient apparemment toujours à identifier l’intention derrière les incursions des 14 et 15 juillet.
L’incident du 25 impliquant l’USS Kidd a commencé vers 1h20 du matin, l’équipe SNOOPIE ayant été désactivée vers 1h52 du matin.
L’incident du 30 juillet a été plus long, l’équipe ayant été activée vers 2 h 15 du matin et désactivée seulement à 3 h 27 du matin :
Ces incidents ultérieurs sont remarquables car ils se sont produits pendant l’enquête, et après que la FACSFAC San Diego ait été étroitement consultée.
Au moment de la rédaction de ce rapport, nous ne disposons pas des journaux de bord complets pour le mois de juillet, à l’exception de celui de l’USS Kidd, et nous ne savons donc pas si d’autres navires ont également rencontré des drones au cours du mois.
Des informations supplémentaires continuent d’émerger des demandes de FOIA, mais sur la base des preuves disponibles, il semble que l’enquête initiale n’ait pas permis d’identifier la source des drones.
Des questions de plus en plus pressantes
Cumulativement, ces nouveaux détails soulèvent une foule de questions difficiles.
On ne sait pas vraiment pourquoi quelqu’un utiliserait des drones près des navires de guerre de la marine de manière aussi effrontée. Les drones disponibles dans le commerce ne sont généralement pas capables de voler pendant de si longues périodes sur de grandes distances à des vitesses supérieures à 45 miles par heure. Sur la base des données regroupées disponibles dans les journaux de bord, nous estimons que les drones ont parcouru au moins 100 miles nautiques lors de l’incident du 14 juillet.
De plus, les drones ont été capables de localiser et d’attraper un destroyer se déplaçant à 16 nœuds dans des conditions de visibilité de moins d’un mille nautique. Tout aussi déconcertant, leurs opérateurs semblent avoir coordonné au moins cinq à six drones simultanément. Il y a aussi la question du contrôle en visibilité directe et des méthodes de contrôle en général, qui rendent les capacités décrites d’autant plus déroutantes.
Il est certain que l’île de San Clemente et la zone d’entraînement voisine FLETA HOT sont le théâtre de nombreux essais, qui peuvent inclure des programmes classifiés. Est-il possible que les drones aient été utilisés par l’armée elle-même dans le cadre d’une sorte de test errant ?
Si tel est le cas, les incursions se sont poursuivies après une enquête concertée qui a atteint le plus haut niveau de la hiérarchie de la Marine. Il semble également qu’aucune activité de drones n’ait été programmée par le FASFAC San Diego durant le 14 juillet. D’un autre côté, il s’agit d’une zone générale où des choses extrêmement étranges se sont produites dans le passé.
Si les drones n’étaient pas utilisés par l’armée américaine, ces incidents représentent une faille de sécurité très importante. S’ils faisaient partie d’une action secrète, on ne sait pas pourquoi ils ont volé si ouvertement et si fréquemment, de manière presque harcelante. Plus troublant encore, si un acteur étatique étranger était impliqué, d’où étaient lancés les drones exactement ?
Une chose est assez sûre : la marine américaine dispose d’une grande quantité de données sur ces événements. Les documents ci-dessus montrent que de multiples équipes indépendantes de renseignement photographique ont été déployées. Ces équipes ne sont qu’une petite partie d’un ensemble sophistiqué de capacités de surveillance et de capteurs avancés, y compris la capacité de détecter les émissions radio à proximité des navires, dont dispose n’importe lequel des navires impliqués. Ces moyens s’ajoutent aux capteurs terrestres qui surveillent étroitement la zone. En fait, il est surprenant que ces capteurs, associés à un dossier photographique probablement très complet, n’aient pas suffi à eux seuls à résoudre le problème. Cela remet en question la désignation de « drone ». Y a-t-il jamais eu une description précise de ces engins, au-delà des lumières dans le ciel ?
La question demeure : qui exploitait ces engins en toute impunité apparente, dans quel but, et cette affaire extrêmement bizarre a-t-elle été résolue ?
Notre enquête sur cet événement est toujours en cours et nous vous tiendrons au courant dès que nous aurons plus d’informations.
Contactez la rédaction : Tyler@thedrive.com
Mise à jour par BY ADAM KEHOE AND MARC CECOTTI le 5 avril 2021
Cette information est également passée sur NBCNEWS, dont l’article est visible ici
Lors d’une table ronde avec des journalistes aujourd’hui, le chef des opérations navales, l’amiral Michael Gilday, l’officier supérieur de la marine américaine, a été interrogé sur une série d’incidents bizarres qui ont eu lieu en juillet 2019 et qui impliquaient ce qui a seulement été décrit comme des » drones » essaimant des destroyers américains au large de la côte de la Californie du Sud. The War Zone a été le premier à rapporter en détail cette série d’événements mystérieux après que l’incident ait été initialement découvert par le cinéaste Dave Beaty.
Jeff Schogol, de Task & Purpose, a demandé à M. Gilday si la marine avait identifié avec certitude l’un des appareils impliqués :
« Non, pas encore. Je suis au courant de ces observations et, comme cela a été rapporté, il y a eu d’autres observations par des aviateurs dans les airs et par d’autres navires, non seulement des États-Unis, mais d’autres nations – et bien sûr d’autres éléments au sein de la force conjointe américaine. »
« Ces résultats ont été collectés et sont toujours en cours d’analyse », a ajouté Gilday. « Je n’ai rien de nouveau à signaler, Jeff, sur ce que ces résultats ont révélés jusqu’à présent. Mais je peux vous dire que nous avons mis en place un processus bien établi dans l’ensemble de la force conjointe pour recueillir ces données et les transmettre à un dépôt distinct pour analyse. »
Note de Task & Purpose
À l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ne savons pas si l’amiral Gilday faisait référence à l’UAPTF (Unidentified Aerial Phenomena Task Force) du ministère de la défense, dirigée par la marine, créée en août dernier pour examiner les « incursions d’avions non autorisés dans nos champs d’entraînement ou dans l’espace aérien désigné ». Un rapport sur les phénomènes aériens non identifiés, demandé par le Sénat, est attendu dans le courant de l’année. Les représentants de l’UAPTF n’ont pu être joints pour tout commentaire.
Une réponse préliminaire à nos demandes de renseignements en vertu de la loi sur la liberté d’information (FOIA) indique que l’Office of Naval Intelligence (ONI) possède des documents sur l’incident et qu’ils sont mêlés à des dossiers provenant de plusieurs autres agences. Cela serait logique puisque l’UAPTF a été créé au sein de l’ONI, selon le Senate Select Committee on Intelligence.
Schogol a également demandé si l’on soupçonnait que les avions décrits comme des drones étaient « extraterrestres ». Gilday a répondu : « Non, je ne peux pas en parler – je n’ai aucune indication à ce sujet. »
The War Zone a contacté la Marine, les garde-côtes et le Federal Bureau of Investigation pour obtenir plus de détails concernant les drones volant près des destroyers de la Marine en 2019. Les membres des comités du renseignement et des services armés du Sénat et de la Chambre ont également été invités à faire des commentaires. Bien qu’au moins certains élus aient indiqué qu’ils étaient au courant de la question, aucun n’a été en mesure de faire une déclaration pour le moment concernant les rencontres au large des côtes de la Californie du Sud il y a deux ans.
Complément d’informations
Un email discret indique que ces drones n’en étaient pas, mais ressemblaient à…des gros tic-tac.
Analyses
Cette histoire est contestée par Sean Spoonts, du SOPREP. Merci de regarder cette page:
https://www.uap-blog.com/navy-en-sait-plus-drones-mysterieux-2019/