Le ministère de la défense renforce encore le secret sur les OVNI : Des exemptions supplémentaires renforcent l’argument de l’application de la loi
Par John Greenewald, Le 2 octobre 2023
- Le ministère de la défense (DoD) a confirmé les exemptions (b)(7)(A) et (b)(7)(E) en réponse à six appels FOIA déposés par The Black Vault contestant la classification des informations UAP en vertu des exemptions relatives à l’application de la loi.
- Au cours de l’examen en appel, le DoD a introduit des exceptions supplémentaires qui n’avaient pas été citées auparavant, notamment celles qui couvrent les informations classifiées sur les activités de renseignement et les questions dont la divulgation est exclue par la loi.
- Malgré de multiples tentatives pour obtenir un commentaire d’un porte-parole du DoD sur ces développements, aucune réponse n’a été reçue après des mois de tentatives, poursuivant la tendance au secret gouvernemental autour des phénomènes de l’UAP.
- L’introduction de nouvelles exemptions représente un défi de taille pour The Black Vault si la décision d’intenter une action en justice pour obtenir la divulgation d’informations est prise.
Dans le cadre de la lutte pour la transparence concernant les phénomènes aériens non identifiés (UAP), The Black Vault vient de rencontrer des obstacles supplémentaires qui rendent l’effort encore plus difficile à réaliser. Une série de recours en vertu de la loi sur la liberté de l’information (FOIA) a été déposée pour contester l’utilisation par le ministère de la défense (DoD) de l’exemption (b)(7) bloquant l’accès à divers documents relatifs aux UAP et aux OVNI au sein du bureau de résolution des anomalies tous domaines (AARO). Cette exemption spécifique concerne les documents ou informations compilés à des fins d’application de la loi, qui pourraient interférer avec les procédures d’application de la loi.
Le Black Vault a fait valoir que l’AARO, ainsi que d’autres anciens noms d’initiatives similaires comme l’AOIMSG et l’UAPTF, n’étaient pas des organismes chargés de l’application de la loi. En outre, il n’y a pas d’enquête policière reconnue qui nécessite la dissimulation des informations demandées.
La semaine dernière, le DoD a répondu à six de ces appels, confirmant les exemptions (b)(7)(A) et (b)(7)(E). Ces exemptions concernent respectivement l’interférence potentielle avec des procédures d’application de la loi et la divulgation de techniques et de procédures pour des enquêtes ou des poursuites en matière d’application de la loi, mais une fois de plus, le DoD ne présente pas quelle procédure « d’application de la loi » il interférerait avec ces procédures.
Dans un article d’opinion publié sur The Hill en juin 2023 par Marik von Rennenkampff, il est proposé que ces dénégations soient « …une preuve circonstancielle qu’une entité chargée de l’application de la loi, telle que le Bureau de l’Inspecteur Général du Département de la Défense [DoD/IG], est engagée dans une vaste enquête, éventuellement criminelle, sur l’implication du gouvernement américain dans les OVNIs ». Cependant, aucune preuve ne vient étayer cette affirmation.
L' »évaluation » du DoD/IG est maintenant terminée depuis le 15 août 2023, ce qui annule l’utilisation de l’exemption (b)(7), mais l’autorité d’appel affirme qu’elle s’applique toujours dans ses décisions du 29 septembre 2023. En outre, l’inspecteur général de la communauté du renseignement (IC IG) a déclaré dans une lettre du 15 septembre 2023 adressée à plusieurs membres du Congrès : « …IC IG note qu’il n’a pas effectué d’audit, d’inspection, d’évaluation ou d’examen des programmes UAP présumés ». Cette déclaration, à moins qu’elle ne soit fausse ou qu’il ne s’agisse d’une utilisation audacieuse mais intelligente de mots cachant leur « enquête », exclut que l’IC IG soit à l’origine d’une utilisation de l’exemption « d’application de la loi ». Le mystère reste donc entier quant à la raison exacte pour laquelle l’exemption est invoquée.
Malgré de multiples tentatives sur plusieurs mois pour obtenir un commentaire d’un porte-parole du DoD concernant l’utilisation des exemptions liées à l’application de la loi, aucune réponse n’a été reçue au moment de la rédaction de cet article. Le silence du ministère de la défense ne fait qu’ajouter à l’aura de secret qui entoure le phénomène des UAP et la façon dont le gouvernement traite les informations qui s’y rapportent.
Mais, de manière surprenante, au cours de l’examen en appel, le DoD a introduit encore plus d’exemptions qui n’étaient pas citées dans le refus initial de la loi sur la liberté d’information.
Le DoD a introduit de nouvelles exemptions bloquant l’accès aux informations relatives à l’UAP.
L’article 3024(i)(1) du 50 U.S.C. est une disposition du code des États-Unis qui impose de protéger les sources et les méthodes de renseignement contre toute divulgation non autorisée. Cette exemption permet de ne pas divulguer au public des informations sensibles concernant les activités et les méthodes des services de renseignement nationaux, ou l’identité des personnes concernées, afin de garantir l’efficacité et la sécurité des opérations de renseignement.
Extrait de 50 U.S.C. § 3024(i)(1)
L’introduction de nouvelles exemptions renforce la barrière existante entre le public et les informations sur l’UAP, ce qui pourrait rendre tout litige futur encore plus difficile. Ces couches supplémentaires d’exemptions signifient une forte intention de garder les dossiers de l’UAP à l’abri du regard du public, et présentent un défi encore plus grand à surmonter si The Black Vault décide d’aller en justice pour obtenir la divulgation de ces informations.
L’intérêt considérable du public américain pour les UAP et les activités de l’AARO est reflété par une couverture médiatique importante. Dans le cadre de la FOIA, il est essentiel de trouver un équilibre entre l’intérêt public et la confidentialité gouvernementale, mais la balance semble pencher lourdement en faveur du secret dans cette saga. Il convient également de noter qu’aucune législation actuelle ou proposée par le Congrès ne remplacera complètement ces exemptions. Bien que les amendements proposés, tels que le « Unidentified Anomalous Phenomena (UAP) Disclosure Act of 2023 », puissent viser à ouvrir au public les dossiers relatifs aux UAP, ils ne remplacent pas la capacité du gouvernement américain à continuer à expurger et à exempter ces informations de la divulgation publique. Des documents tels que le guide de classification de sécurité de l’UAP (SCG) continueront à permettre l’exemption totale des documents plus modernes relatifs à l’UAP, si le DoD le souhaite. Les exemptions prévues par la loi sur la liberté de l’information (FOIA) et de nombreuses autres lois pourraient également continuer à s’appliquer pleinement aux documents plus anciens relatifs à l’UAP.
L’ancien secrétaire adjoint à la défense chargé du renseignement, Christopher Mellon, a également cité le SCG de l’UAP comme un obstacle que le texte du Congrès ne pourra pas contourner :
Cette bataille pour la transparence met en lumière une histoire plus large de secret gouvernemental. Chaque refus et chaque nouvelle exemption soulignent les obstacles considérables rencontrés pour faire la lumière sur l’inconnu, en particulier sur les phénomènes qui captivent l’intérêt et l’imagination du public.
Ce que j’en pense…
Toujours la même chose : Le gouvernement américain est au fond le principal responsable des idées complotistes véhiculées sur les OVNIS.
S’il a fait un très bon travail sur Roswell, bien qu’un peu tardivement, différentes barrières se mettent en place, alors que d’un autre côté on entend parler de plus de transparence.
C’est antinomique évidemment.
Pourquoi chercher à surprotéger ce dossier ?
Car il y a des cas où il s’agit de l’armement de projets secrets, dont il a peur des fuites ?
Car ils ont juste envie de protéger ce dossier, sans même que personne ne sache exactement pourquoi… ? C’est bien possible…
Car des événements leurs échappent, sans en savoir beaucoup plus ?
Je n’en sais rien. Vraiment je n’en sais rien, mais ce que je sais est que cela donne du blé à moudre à toutes sortes d’opinions, et avec RAISON !
C’est pour cela que j’ai biffé le mot complotiste vis à vis de ceux qui croient aux OVNIS. Le gouvernement dissimule réellement des choses qu’il ne devrait pas. La confiance en ramasse quand même un coup.