Toledo, le 3 avril 2024
Avertissements
Mon blog ne traite pas les sujets politiques. Toutefois il s’avère que certaines personnes ont émis des hypothèses concernant des causes « hors de ce monde » pour expliquer ce dossier. Je ne me prononce pas dans cet article sur ces idées particulières émises par exemple par le Dr. Garry Nolan 😉.
Je connais bien le domaine des ondes EM, alors ce sujet m’intéresse.
Je n’ai aucune idée si les Russes sont derrières ces attaques ou pas. Peut que oui, peut être que non.
Mais je n’y crois pas vraiment, et je développe cela en donnant quelques éléments, et aussi en ayant écrit un petit récit fictif amusant.
Quelques sources
J’ai écouté plusieurs émissions. Entre autres :
https://www.tf1info.fr/emission/le-club-le-chatelier-12397
Ainsi que divers articles de presse.
J’en ai retenu que :
On parle d’attaque sonique ou électromagnétique.
Ce sont deux choses sans rapports aucuns, par exemple une attaque sonique ne va pas détruire la batterie d’un téléphone par échauffement (Selon témoignage)
Toutefois une attaque EM peut se traduire par une perception auditive (Merci Nablator) par l’effet de Frey.
https://en.wikipedia.org/wiki/Microwave_auditory_effect
Une attaque sonique par ultra-sons serait peu efficace, et d’ailleurs on retrouve cela dans l’imaginaire collectif depuis très longtemps.
Une attaque par infra-son serait de nature à créer des dommages, mais nécessite une puissance et un dispositif de taille gigantesque impossible à déplacer. (Longueur d’onde de 30 mètres et plus…)
L’option électromagnétique est la meilleure.
Les armes électromagnétiques existent vraiment, par exemple les ADS.
Ce système projette un rayonnement à 90 GHZ.
La fréquence est trop élevée pour pénétrer les tissus humains, mais provoque un échauffement de la couche externe de l’épiderme et une sensation de brulure. Il est utilisé pour disperser les manifestations, mais semble très rarement utilisé.
Pour pénétrer la boite crânienne et créer des dommages au cerveau, il faut utiliser des fréquences beaucoup plus basses, de quelques GHZ. Ce n’est pas pour rien que le four à micro-onde fonctionne sur 2.5 GHZ pour pouvoir cuire l’intérieur des aliments.
(Selon témoignage) Détruire la batterie d’un téléphone en la faisant gonfler sous-entendrait engager une puissance extrêmement importante, au point que cela reviendrait à peu près à mettre la tête dans un four à micro-ondes…
La batterie n’y survivrait pas, la personne non plus.
Dégager une telle quantité d’énergie à distance demanderait des moyens très importants, peux discrets, et aussi facilement détectables.
Les dégâts causés par un rayonnement EM dépendent de 4 facteurs essentiels :
1) La distance avec l’émetteur
2) Sa puissance
3) La durée d’exposition
4) La fréquence utilisée
L’atténuation des ondes est d’abord géométrique (elle remplit un volume…), qui, suivant la loi en carré inverse, est proportionnelle au carré de la distance parcourue.
De plus il faut y inclure également le rendement de l’antenne émettrice et son gain, et surtout l’atténuation des obstacles, qui peut être très faible (une vitre), ou immensément élevée, des dizaines de DB, 50 DB ou 100 DB pour un mur en béton armé à 4 GHZ.
Selon témoignages : Une personne a été atteinte dans son véhicule. Sa carrosserie fait partiellement écran par effet Faraday donc pour avoir un effet, il faut encore augmenter la puissance de manière significative du dispositif.
L’appareil serait utilisé depuis une voiture, donc il est portable et de petite taille. Cela sous-entend aussi une antenne de taille réduite, donc d’un gain faible.
Pour avancer, partons du principe qu’il s’agit d’agents Russes, et qu’ils utilisent une arme portable émettant des ondes EM dans la gamme des 2 à 15 GHZ. (Les fréquences plus élevées auront un pouvoir pénétrant très insuffisant)
Et tout commence à Genève…
Déclaration : Genève est un centre névralgique de l’espionnage Russe en Europe (Comme Bruxelles, mais ici c’est la Suisse qui nous intéresse…)
Sur 220 diplomates, environ 70 pratiqueraient des activités d’espionnage :
(Il semblerait même que les agents dans l’affaire Skripal ait été vu plusieurs fois à Genève)
Ce qui m’intéresse avec Genève c’est que c’est à côté de chez moi et que je connais bien.
Selon le très sérieux quotidien 24 Heures :
https://www.24heures.ch/syndrome-de-la-havane-attaques-russes-lancees-via-geneve-939280534101
« Les attaques russes par radiation ont été lancées via Genève »
« Le service de renseignement militaire russe, le GRU, aurait provoqué le « syndrome de La Havane ». Les opérations passaient aussi en partie par la Suisse. »
« Des cas de syndrome de La Havane ont également fait leur apparition au sein de la mission américaine de Genève. D’après le « Wall Street Journal », trois citoyens américains ont signalé leur cas jusqu’en 2019. Une personne a été transportée par avion aux États-Unis pour un traitement médical. »
Le premier paragraphe indiquant que des opérations sont montées depuis Genève ne m’étonne pas plus que cela.
Le second paragraphe un peu plus : Des cas ont été signalés à Genève !
1) Ne serait-il pas extrêmement risqué de mener des opérations contre des agents étrangers depuis la même ville où sont planifiées ces opérations ?
2) On le voit sur Google Maps: Impossible de viser directement le siège US de Genève, donc c’est au domicile. (Trop éloigné de la route, trop surveillé, murs épais…)
Maintenant où habite le personnel en question ?
Évidemment, je ne connais pas leurs adresses, mais certainement tous dans les mêmes quartiers que les autres expatriés, comme Satigny, Veyrier, Chambesy, Versoix, Chêne-Bougeries, les Eaux-Vives, Corsier, Vésenaz et Cologny.
Ces quartiers ont la particularité d’être très surveillés (comme globalement le reste de la Suisse…Disons que ce n’est pas Marseille, désolé amis français ;>)
Une petite fiction : Natacha, Oleg et son équipe…
Donc ce qui m’interpelle, c’est le mode opératoire.
Je peine à imaginer une voiture avec des agents russes circulant le soir dans ces quartiers où il n’y a pas un chat, où chaque personne espionne son voisin depuis derrière les rideaux (dans chaque Suisse, il y a un flic qui dort…) sans attirer l’attention.
Donc la fine équipe va se parquer devant le domicile de la victime, ils vont baisser une vitre, faire pointer le dispositif dehors la voiture, viser longuement l’appartement dans l’immeuble où elle habite.
À part les immeubles des centres historiques, je peux dire que tous les immeubles en Suisse sont construits en béton armé, avec une très grosse densité de ferraille. Beaucoup plus qu’ailleurs.
Donc, avec leur « rayon de la mort », ils vont rester braqués de longues minutes sur la cible en question (pour qu’une quantité d’énergie suffisante provoque des lésions à travers de tels murs, cela va être très, très compliqué)
Pas de chance : Un voisin sort promener son chien. On part ou on le tue ? Il est plus simple de s’en aller…
Seconde tentative le soir suivant : On irradie à nouveau l’appartement de la victime. Après 10 minutes, les Russes s’en vont, car ils ont déjà attiré l’attention des voisins. Ils reviendront la semaine suivante.
Troisième tentative : La voiture tourne dans le quartier, mais hélas, aucune place de parc située en face. On est en Suisse, on ne se met pas n’importe où. On tente la double file, et après quelques minutes, une patrouille passe lentement et nous regarde. On n’est pas contrôlé, mais il est préférable de partir, on reviendra.
Quatrième tentative : L’appartement de la cible semble inoccupé. Nous restons 45 minutes, mais pas une lumière ne s’allume. Nous décidons de revenir le lendemain.
Cinquième tentative : L’appartement est toujours inoccupé. Au bureau, Alex me dit que les vacances genevoises sont différentes du reste de la Suisse, et qu’ils sont probablement à Verbier. Nous décidons de reporter l’opération.
Nous recevons un message crypté par les voies diplomatiques de Vladimir, demandant où en est l’opération de neutralisation des 12 agents américains.
Comment pouvons-nous lui communiquer que notre opération n’avance pas ? Nous sommes obligés de mentir, et de prendre des risques invraisemblables.
Sixième tentative : Quinze jours plus tard, nous décidons d’agir un dimanche en pleine journée, et nous rendons à nouveau devant le domicile de la victime. Il fait beau, les habitants sont tous au jet d’eau, et il y a des places de parc.
La victime est seule, elle bronze sur son balcon.
Nous baissons la vitre, sortons notre arme et irradions ce maudit agent étranger durant près de 10 minutes avant qu’un joggeur nous fasse plier l’opération après nous avoir étrangement observé (En Russie on ne s’occupe jamais des affaires des autres, ici, cela parait culturellement différent…)
Le chef des opérations, Oleg, commence à en avoir plein le dos. Et il a une bonne raison à ça : Les impulsions EM émises par le dispositif ne sont pas précises, et dans plus de 80% des cas, l’énergie est réfléchie par les murs et autres obstacles, et maintenant l’équipe présente également les mêmes symptômes que ceux que devraient subir les victimes.
Bien que le centre technologique de Skolkovo lui assure que c’est impossible, Oleg ne se laisse pas raconter n’importe quoi, et il a d’ailleurs vérifié cette hypothèse avec ChatGPT.
Les deux semaines suivantes, Natacha suit discrètement les allées et venues de l’agent Américain entre son domicile et le travail afin d’évaluer son état mental et psychique. Elle doit quotidiennement remplir un questionnaire comportant 80 points transmis chaque vendredi au siège du FSB à Moscou.
Elle reste discrètement postée devant la mission américaine (LOL) afin de suivre ses allées et venues. Le mardi après-midi, il sort contre toute attente à 15H00 et se dirige au centre-ville.
Tient, il rentre chez un dentiste.
Mais pourquoi ? L’irradiation a-t-elle vraiment fonctionné ? Est-il atteint dans sa santé en pensant que la forte douleur qu’il a peut-être à la tête vient d’une dent pourrie ?
Ou est-ce vraiment une dent pourrie ?
Natacha ne sait que penser. Le surlendemain, l’agent retourne à nouveau chez le dentiste. Cette fois, il y passe deux heures. « Mmmh, certainement un traitement de racine, ou une dent de sagesse », se dit-elle.
Il est bien possible que l’irradiation n’ait pas atteint l’effet escompté…Il faudra le signaler à sa hiérarchie.
D’ailleurs, tous les soirs, il continue de fréquenter la salle de sport, et le jeudi, d’aller aux putes dans le quartier des Pâquis.
Ce ne sont pas vraiment des signes que sa santé se détériore…
Elle va parler à ses 24 autres collègues qui surveillent constamment ces maudits Américains de ce qu’elles en pensent.
Et aussi faire un rapport sur Oleg et son équipe de bras cassés : Elle n’a pas été sélectionnée parmi plus de 4000 postulantes, et appris le Suisse Romand, pour gaspiller son énergie de cette manière.
Elle-même pense la chose suivante : Si cet agent est si dangereux pour la Sainte Mère Russie, un coup de Novitchok sera plus rapide et mieux approprié.
Les anciennes méthodes avaient quand même du bon, et elle s’en chargera elle-même par vengeance, pour avoir dû faire subir à son corps cette torture insoutenable que de devoir manger de la fondue au Vacherin.
Au final…
J’ai écrit cette petite histoire afin d’essayer de m’imaginer quelle forme pourrait prendre une attaque par rayonnement EM.
Je ne dis pas que cela n’est pas possible, ou que la Russie n’est pas derrière ces attaques.
Simplement, tout cela me semble extrêmement complexe et risqué à mettre en œuvre pour des résultats qui seront extrêmement variables, voir nuls.
Dans les précédentes attaques des services secrets Russes contre des personnalités devenues pour une raison ou une autre « ennemies de l’Etat », je constate toutefois deux éléments constants :
- La personne est clairement désignée comme un ennemi, et il est décidé de l’éliminer
- Les méthodes employées sont ciblées, claires, nettes et efficaces, ne laissant aucune chance à la victime
Et pourtant, certaines ont réussi à survivre malgré l’utilisation de produit ultratoxiques ayant un taux de mortalité de près de 100%
Donc cette arme mystérieuse ne va tuer personne, mais elle aura éventuellement des capacités invalidantes plus ou moins sévères. Ce que je veux dire c’est que les résultats seront de « rien du tout » à peut-être « une invalidité complète dans de très rares cas », sans évidemment savoir quand elle surviendra, 3 semaines, 6 mois ou deux ans, et aussi combien de temps elle durera.
Peut-on VRAIMENT utiliser une telle technique offensive ? Cela fait-il du sens ?
Je pense que les risques opérationnels d’engager de tels opérations sur de si nombreuses cibles dans plusieurs pays pour un tel résultat est quand même un peu délirant.
Pour atteindre l’objectif de démoraliser ou de perturber psychologiquement les agents américains (ou de n’importe quelle nationalité) basé à l’étranger sans recourir à des méthodes controversées comme les armes électromagnétiques, plusieurs stratégies plus subtiles et moins directement hostiles peuvent être envisagées.
Au hasard…
- Désinformation et Propagande
- Actions Légales et Diplomatiques
- Renforcement des capacités d’espionnage ciblant certains agents, qui limiteront leurs activités
- Cyber-opérations
- Etc.
Le champ est large de méthodes présentant peu de risques diplomatiques.
Je ne suis pas spécialiste dans ce domaine, mais je pense que beaucoup d’autres moyens peuvent être engagés sans prendre de tels risques pouvant provoquer une confrontation directe.
Autre point important : Si les services secrets Américains avaient eu de telles doutes, ils auraient pris des mesures concrètes, communiqué un plan à leurs employés et pris des contre-mesures. Ils n’en ont pas parlé.
En général, les interactions entre agents secrets ennemis sont plus dans la finesse.
Par exemple, nous avons eu l’affaire des « Punaise de lit » envahissant la France, qui, semble-t-il, a été orchestrée par les services secrets Russes. Je ne sais pas si cette affaire est vrai, mais cela a eu le mérite de divertir.
Concernant le syndrome de la Havane, je peux être tout à fait dans l’erreur.
Mais c’est ma version avec les informations dont je dispose, péchées ici et là…
On en entend parler depuis longtemps, et on entend constamment dire que l’on en est sur le point d’en savoir beaucoup plus…
Beaucoup de déclarations, et aucune preuve…
Cela a une grande similitude avec le dossier des OVNIS ;>) – Et peut être que toutes ces rumeurs n’ont qu’une seule origine: Moscou.