The Hill : Interview de Ruben Gallego (D-AZ)

The Hill est un site d’information américain fondé en 1994. Le site traite de l’information politique et institutionnelle américaine. Son nom fait référence à Capitol Hill où sont situées la plupart des institutions politiques fédérales américaines. Les locaux du journal sont situés à Washington.

Traduction

JOURNALISTE : L’administrateur de la NASA, Bill Nelson, a évoqué une série de rencontres de l’armée américaine avec des objets volants inconnus, des rencontres de l’armée américaine avec des objets, dont beaucoup défient les lois de notre propre technologie connue, dans le cadre de la mission de son agence pour rechercher la vie au-delà de la terre.

Pendant ce temps, Ruben Gallego, membre du Congrès de l’Arizona, demande au Pentagone de prendre les OVNIs au sérieux. Le démocrate de l’Arizona et vétéran de la guerre d’Irak soutient une législation à la Chambre qui exigerait un bureau permanent sous le secrétaire de la défense pour superviser, entre autres, le rapport opportun et cohérent de ce que l’armée appelle les phénomènes aériens non identifiés. Il devrait partager ce qu’il apprend avec le Congrès au moins une fois par an.

Le congressiste Gallego nous rejoint maintenant pour en discuter un peu plus, alors merci d’être là.

JOURNALISTE : Alors est-ce votre conviction, votre compréhension basée sur des éléments pour lesquelles vous auriez été informés qu’il y a des informations que le Pentagone a, que les autorités ont et qui n’ont pas été divulguées et qui n’ont pas été partagées avec le Congrès ou avec le peuple américain ? Y a-t-il vraiment beaucoup de choses dont nous serions choqués si nous étions en mesure d’en connaitre la teneur si le Pentagone était plus transparent ?

Ruben Gallego : Alors laissez-moi vous dire d’où vient la genèse de ma législation. J’ai donc eu une audition à ce sujet et l’une des choses qui a été très claire, c’est que nous n’avons tout simplement pas assez d’informations, et même que les informations dont dispose le département de la défense sont des informations inutiles, des preuves anecdotiques ou même des films, peu importe, mais nous n’avons aucun point de référence et il n’y a aucun moyen unifié de collecter ces informations.

Il n’y a pas de moyen unifié de collecter ces informations, personne ne sait quoi faire de ces informations, et donc la raison pour laquelle j’ai élaboré cette législation est que nous devons traiter ce problème comme un vrai problème.

Que ces UAP soient des appareils étrangers ou extra-terrestres, ou qu’ils soient une menace, le problème est que nous n’avons pas assez d’informations pour prendre des décisions, donc ce que nous devons faire est de collecter des informations de sorte que vous puissiez réellement prendre des décisions.

JOURNALISTE : Vous avez dit qu’il y a une sorte d’ensemble disparate et désorganisé de personnes au sein du Pentagone qui sont généralement curieuses à ce sujet, mais rien de vraiment organisé. Quelle est votre compréhension du niveau de curiosité et de sérieux avec lequel le Pentagone prend cette question ? Y a-t-il des personnes qui ont été particulièrement utiles pour vous lorsque vous vous êtes engagés dans votre enquête et vos investigations et que vous avez légiféré ?

Ruben Gallego : Donc non, il n’y a pas eu de niveau de sérieux dans ce domaine, c’est principalement l’armée de l’air qui prend ces informations et un peu la marine, et qui se contentent de les classer dans un rapport ; l’autre chose est que nous n’avons pas vraiment établi de processus formel pour ça.

Beaucoup de militaires, hommes et femmes, ne veulent rien dire parce qu’ils ont peur que ça affecte leur carrière, donc il y a une distorsion de l’information en ce moment, et les seules informations que nous recevons viennent de gens qui veulent parler ; les gens qui ont probablement plus d’informations ont peur de parler et même s’ils parlent, l’information ne va nulle part.

Il n’y a pas de suivi, il n’y a pas de euh … vous savez quelqu’un qui essaie de mettre son cerveau sur cette affaire, et c’est le but de cette loi, de traiter cela comme un vrai problème, d’avoir une compréhension à l’échelle globale du système de la façon de collecter cette information.

Comment collecter ces informations, comment collecter ces données, comment analyser ces données et comment formuler des recommandations sur ce que c’est et ce que nous devrions faire, parce que pour l’instant, il est vraiment injuste que l’administrateur de la NASA spécule que c’est, euh, vous savez des objets d’un autre monde, ou des extraterrestres, parce que les données ne prouvent rien de tel.

JOURNALISTE : Vous savez depuis plus d’un an, nous avons eu cette vague de rapports, de fuites et d’informations sur les UAP, qu’est-ce qui peut expliquer cela, étant donné le manque de sérieux que l’on rencontre au Pentagone, en général, quand on voit ces fuites ?

Ruben Gallego : Comme c’est souvent le cas, ces fuites sont dues à de la frustration, que, pour une raison quelconque, soit

a) ils sont passés par leur chaîne de commandement, et la chaîne de commandement ne fait rien à ce sujet, soit

b) la frustration que le public, ou même le Congrès, ne prenne pas cela au sérieux, et je pense que ça arrive à un point et parce que, vous savez, nous sommes une société plus interconnectée.

Tout le monde peut utiliser ses propres drones, ils peuvent même, vous savez, louer des images satellites, de plus en plus de gens commencent à découvrir cela, et je pense que cela crée une situation où, si nous ne commençons pas à répondre aux questions ou au moins à chercher ce que la question devrait être, les gens vont sauter sur des conclusions vraiment mauvaises.

JOURNALISTE : Pensez-vous que la résistance au partage de l’information qu’ont les fédéraux est le même genre de résistance idéologique, technocratique sur le partage de l’information en général, ou est-elle plus spécifique à ce sujet ?

Ruben Gallego : Je pense que c’est en fait plus culturel parce que nous n’avons jamais traité les UAPs comme un problème sérieux.

Personne ne veut être connu comme le général des UFOS ou le directeur des informations sur les UFOS, parce que ça définit votre carrière dans l’armée, surtout au Pentagone.

Il y a certaines choses que vous devez faire d’une certaine façon pour continuer à avancer (NOTE : Dans votre carrière…), et donc tout le monde évite le problème ; les politiciens évitent aussi le problème, et donc tout le monde tourne en rond en disant qu’il y a quelque chose mais personne ne veut faire quoi que ce soit.

JOURNALISTE : Parce que c’est traité comme si c’était synonyme d’extraterrestres ou autre, et ce n’est pas le cas. Je ne pense pas qu’on s’attende à apprendre que des extraterrestres sont disséqués dans la zone 51.

Nous nous attendons à apprendre que beaucoup de gens dans nos forces armées et d’autres ont vu des choses qu’ils ne peuvent pas expliquer, et que cela ça pourrait être une technologie d’un gouvernement étranger, de notre propre gouvernement qui est très secrète, ça ne veut pas dire des extraterrestres, ça veut juste dire quelque chose pour laquelle nous n’avons pas d’explication.

Ruben Gallego : Correcte, et tout le monde évite ça, et c’est le plus gros problème. On a peut-être affaire à des technologies étrangères, mais parce que le corps des Marines, l’armée de l’air, ne parle pas à la garde nationale aérienne d’Hawaii pour comparer leurs notes, ils ont peut-être vu la même chose, mais on ne peut même pas rassembler les données pour comprendre ce qui se passe.

Que ce soit des drones commerciaux, des satellites, des ballons à basse altitude qui causent beaucoup de ces choses, on ne peut pas vraiment rassembler assez de données pour pouvoir dire « oh, vous savez quoi, ne vous inquiétez pas de cette signature sur le radar, c’est probablement un ballon Amazon ou quelque chose comme ça », parce que personne ne prend cela au sérieux afin de le traiter comme n’importe quel autre problème au sein de la DOD.

JOURNALISTE 2 : L’explication culturelle est la plus cohérente que je n’ai jamais entendue, parce que je peux voir que personne ne veut être le colonel extraterrestre, parce qu’il va rester ce colonel, et c’est là qu’il plafonnera dans sa carrière, alors comment la législation s’attaque-t-elle à cette résistance culturelle ?

Ruben Gallego : Pour contrer cette résistance culturelle, et bien elle crée un bureau au sein du département de la défense, elle crée un mandat pour parler au Congrès, ce qui donne un caractère sérieux à l’affaire, et évidemment elle mandate et crée le poste.

Si vous créez un poste sans mandat pour le Congrès, vous aurez à nouveau le DOD qui mettra quelqu’un dans un placard à balais et qui ne nous amènera rien.

Et enfin, elle établit des normes à travers les forces pour qu’elles aient un moyen standardisé de collecter cette information et de l’utiliser, et de pouvoir l’analyser à nouveau plus tard, parce qu’actuellement si vous êtes dans l’armée de l’air et que vous voyez quelque chose, il n’y a aucun moyen pour vous d’entrer cette information dans une base de données, alors il n’e reste plus qu’à comparer vos notes, et c’est fou, nous ne ferions jamais ça dans n’importe quel autre type de scénario qui affecte potentiellement notre sécurité nationale.

JOURNALISTE 2 : Le mandat pour parler au Congrès est-il un des avantages et des adaptations culturelles qui vont avec ces positions, qui leur donnent la reconnaissance à l’intérieur de l’armée et qui rendent les gens crédibles ?

Ruben Gallego : Ok, c’est pour ça que je l’ai mis là, parce que votre proximité avec les membres du Congrès et du Département de la Défense est très importante pour vous aider à vous déplacer dans la bureaucratie du Pentagone, et donc être capable de parler aux membres du Congrès rend votre position plus sérieuse, vous créez des relations et donc ça devient une position plus désirable que celle de quelqu’un qui est juste jeté dans le vide en fin de carrière ou quelqu’un qui n’est juste pas fait pour ça.

JOURNALISTE 2 : Et donc si le pentagone est une fosse aux serpents, c’est une sorte de législation de charme pour les serpents…

Ruben Gallego : ouais (rires)

JOURNALISTE 2 : Merci beaucoup de vous être joint à nous monsieur le membre du congrès, j’apprécie vraiment merci les gars.

Analyse

Selon Gallego, les objets volants non identifiants sont évidemment courants, mais rien ne montre qu’il s’agit de phénomènes extra-terrestres et il déplore ceux qui partent dans ces suppositions.

Il déplore également le fait que les mesures prises pour collecter et traiter les informations sont inexistantes, et c’est à cela qu’il souhaite remédier, malgré le fait que cela représente un domaine peu porteur en termes de carrières militaire ou politique.

Et surtout, il prétend qu’aucuns documents ou filmes ne pourraient montrer qu’il s’agit d’objets manufacturés par une intelligence non humaine (Mais d’un autre côté il dit qu’il n’y a pas suffisamment de données). Il est loin du discours de Luis Elizondo et ses allégations, dont aucune n’ont pu être prouvées 4 ans plus tard…

De toute manière il n’est pas là pour vendre des soucoupes, mais pour faire accepter un processus qui, s’il semble trivial pour tout un chacun, s’avère manifestement d’une complexité inimaginable pour la chose militaire.

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https://www.uap-blog.com/point-de-situation-sur-uap-au-congres-americain/

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